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Lectures

  • Utilisation du cerveau disponible....

    Charlotte SalomonArrêts sur Image...

     "Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible."

    Patrick Le Lay, PDG de TF1 en 2004

     

    Leben ? Oder Theater ? Charlotte SALOMON

     

     

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  • Dire je t'aime....

     

    coeur "Dire je t’aime…. C’est s’inscrire dans la durée, pas comme dire j’ai envie de toi ou je suis bien avec toi. Dire je t'aime… c’est un serment, ça inclut le temps et la globalité, j’aime tout ce que tu es, je t’aimerai toujours ou en tout cas longtemps. On ne peut pas dire je t’aime puis cinq minutes après je ne t’aime plus, mais quinze ans plus tard oui, quelle est la durée de vie implicite du mot je t’aime ?

    Pour combien de temps on signe quand on dit ça ?

     C’est quoi la durée du bail ?"

     

    Moment d’un couple

    Nelly ALARD

  • "Deux petits pas sur le sable mouillé"

    radis, coeur"Quelqu'un a dit que la vie était une succes- sion de séparations. Depuis la naissance, jusqu'à la mort. Des séparations physiques, d'autres psychologiques. Des séparations temporaires, d'autres définitives. Des séparations en demi-teintes, d'autres radicales. Des séparations douces, d'autres violentes. Des éloignements, des émancipations. Des arrachements, des déchirements. "

     

    Anne-Dauphine Julliand

  • Merci Monsieur Grand Corps Malade !!

    grand corps malade, fabien, patients, livre

    "A midi moins le quart, j'ai pris mon stylo bleu foncé 
    J'ai compris que lui et ma béquille pouvaient me faire avancer

    J'ai posé des mots sur tout ce que j'avais dans le bide 
    J'ai posé des mots et j'ai fait plus que combler le vide 
    J'ai été bien accueilli dans le cercle des poètes du bitume 
    Et dans l'obscurité, j'avance au clair de ma plume 
    J'ai assommé ma pudeur, j'ai assumé mes ardeurs 

    Et j'ai slamé mes joies, mes peines, mes envies et mes erreurs "

    GCM "Midi 20"

     

     

    J’aime lire depuis mes 14 ans. Ce n’était pas terrible à la maison, il me fallait m’évader, une prof de français – Madame CHOSSON - m’a fait aimer les livres et l’écriture.  Ces plaisirs solitaires ne m’ont jamais quittée.

    J’ai eu trois garçons et pas moyen de leur donner ce virus-là. Un seul a partagé quelques lectures, j’aimais ce temps d’échange avec Ju (L. Gaudé, C. Juliet, R. Barjavel….) mais il a vite décroché. Avec Jé, mon « scientifique » j’ai tenté H. Reeves, D. Tammet (mais bof !)…. Avec Flo, cela a toujours été très compliqué. Les lectures imposées par l’école étaient lues ensemble, dans l’urgence au dernier moment. En fait, je lui faisais plutôt la lecture, espérant lui donner envie…. Mais en vain ! Un vrai calvaire ! Tout de même, une très belle lecture « conjointe » restera à jamais gravée dans ma mémoire, parce que ce livre nous a fait pleurer ensemble, nous étions chamboulés pareillement, c’était « L’échelle de Glasgow » de Marcus Malte.

    Mais, à part quelques bd et des mangas qu’il me réclame (et que je lui achète toujours de bon cœur, parce que c’est toujours ça, même si je suis frustrée) jamais je ne l’ai vu ouvrir autre chose par plaisir…

    Il y a deux jours, il m’a dit qu’il voulait lire le livre de Grand Corps Malade, je l’ai fait répéter deux fois !

    Hier, je suis allée acheter « Patients » qui est en tête de gondole, dans les meilleures ventes de bouquins du moment !

    GCM est apprécié par toute la famille.... Tous ses disques ont fait sensation à la maison ! Nous sommes allés l’applaudir à la Bourse du Travail, l’année dernière. Certains textes ont même été appris par cœur et sont récités lors des repas de famille…

    Tout à l’heure, triomphalement, Flo est rentré du lycée, le livre à la main, il en est à la moitié ! Nous avons mangé ensemble ce soir. Il m’a parlé de sa lecture, il était intarissable, un désir de raconter ponctué de « il ne faut pas que je te dise tout, tu liras» et il repartait dans son récit. Quelle joie, je ne l’ai jamais vu ainsi !

    Alors là, chapeau bas, Fabien !!! Merci pour ce bonheur !

    On ne se connait pas personnellement, et pourtant c’est un peu comme si tu étais le pote de la famille…. Si tu venais sur Lyon, viens manger à la maison ! Ce serait à la bonne franquette mais ce que nous percevons de toi nous laisse penser que tu aimes la simplicité, les « vrais »  rapports humains, de l’authenticité plein pot ! J’aimerais avoir le plaisir de te remercier de vive voix pour tout le bonheur que tu donnes par ta voix, tes paroles, tes mots… J’aurai bien l’occasion, un jour…. ;-)

    En tout cas, mille et une fois merci à toi

    et au plaisir de te voir, de te lire, de t'écouter, de t'entendre !!!

  • "Pour seul cortège"

    Pour seul cortège, Laurent Gaudé «... Elle aime ces lieux où les voix, dans les montagnes, se font avaler par les crevasses et où il ne reste qu’un silence vibrant de lumière. Elle veut que son enfant ne connaisse que cela. Elle aime ces prêtres qui l’entourent. Elle n’a pas encore vingt-cinq ans mais elle se sent aussi vieille qu’eux. Chaque matin, pour commencer la journée, ils jettent au vent, du haut des remparts, une poignée de poudre de safran. Ils le font malgré la cherté de cette épice, pour contenter les dieux. Chaque matin, au son d’une cloche qui tinte avec lenteur, c’est leur premier geste. Les dieux ont faim et ils sont chargés – sans que personne ne le sache – de les nourrir pour qu’ils ne crient pas la nuit en longeant les murs des villages, pour qu’ils ne passent pas sous des portes avec voracité, étouffant un nouveau-né ou emportant l’âme d’un vieillard. Les prêtres les nourrissent chaque matin d’une poignée de safran pour que le monde puisse vivre en paix. Elle aime la lenteur de leur geste… »
                                                           Pour seul cortège - Laurent Gaudé

     

    Cela fait un bien fou de retrouver le Laurent Gaudé du roi Tsongor, ça faisait si longtemps (10 ans ?). Quel plaisir, quelle joie, quel bonheur, de se laisser prendre, et emporter hors du temps, hors des frontières, par cette plume sublime et cette épopée qui tient en haleine ! 

    Le livre est court (trop, bien sûr, parce qu'on en voudrait encore plus !), mais dense (juste comme il faut !).

    Il sait nous raconter des histoires, nous ménager, nous inquiéter, nous rassurer et terminer ses livres, cet homme !

    En avant pour de nouvelles aventures avec Alexandre le Grand, qui même cassé, au sol, mort, reste « grand », mais que dire de Dryptéis ? Cette femme particulièrement digne, d'une loyauté héroïque, qui est entourée par une galerie de personnages singuliers. C'est un récit épique dans lequel les voix me mêlent, se répondent...

    Avec, comme à chaque fois, quelques touches de poésie, pour faire passer la folie des hommes malgré quelques valeurs (la loyauté, l’honneur, la parole donnée, le respect…) pour certains, d’autres en sont dépourvus…

    C’est la troisième fois que je parle de cet écrivain qui m’enchante ici. J’apprécie sa façon de se renouveler en partant dans des registres différents,.

    Pour conclure : étonnant, prenant et vraiment touchant !
    En espérant qu'il ne faudra pas encore attendre 10 ans, quoiqu'il y a bien eu quelques diamants... entre-temps.... ;-)

  • encore une bonne raison d'apprécier Philippe Besson...

    Philippe besson« Une bonne raison de se tuer

    ne manque jamais à personne. »

    Pavese dans le Journal, en 1938 

     

     

     

    Rencontre avec Philippe Besson.

     

    Cet auteur, est à l'origine de ma rencontre avec Isa. nous lui devons une amitié de plusieurs années, sans nuage...  C’est avec joie, que nous lisons, chacune, le dernier Besson dès sa parution. Nous en parlons et le rencontrons lorsqu'il vient présenter son bouquin dans la capitale des Gaules. Nous étions donc encore une fois fidèles au poste. 

    Dès son arrivée, une discussion à bâton rompu s'engage, il faut dire que nous étions 3 à l'attendre. D'autres personnes sont arrivées plus tard. Donc c'était un peu comme si nous retrouvions un ami revenu de voyage (il évoque sa vie à L.A.). L’échange est très plaisant, il est souriant, délicat, courtois !

     

    Présentation de son dernier opus. Un questionnement sur le suicide.

    Pourquoi ? Comment pouvons-nous passer à côté de quelqu’un « en partance » ? Peut-on éviter ? Est-ce légitime ? Courageux ou pas ? L’expression de la Liberté ? Peut-on trouver les mots pour donner une bonne raison de continuer, de recommencer ?

     

    Je me suis déjà posé toutes ces questions… le livre est comme la vie, il ne donne aucune réponse.. C'est juste un constat : oui, il est possible... et malgré....

     

    Pour ceux qui resteront, il faudra du temps... pour accepter, pour vivre avec, pour vivre sans... et avec le temps, ils finiront par accepter l’inacceptable même s'il est insupportable de se dire qu'on finit par tout accepter...

     

    Le ton est toujours aussi juste chez cet écrivain du sensible, du ressenti, du quotidien. Comme si l'écriture était si simple, si facile... 

     

    Pour moi, ce n’est pas son meilleur livre. Cependant j’ai retrouvée Françoise qui a fait ce choix ; il m'a fallu des années pour le respecter...elle me manque ma soeurette...

     

    Un bien bel hommage, en fait !

  • Puisque rien ne dure.... restent Les Souvenirs

    david foenkinos,puisque rien ne dure,laurence tardieu,livre

     "Je la serre contre moi. Je sais soudain comme nous nous sommes aimés. La force de notre amour m'apparaît avec une telle évidence que j'en reste saisi : ainsi, le bonheur, c'était elle et moi. Cette simplicité-là. Et tout ce que nous avons partagé ensemble, puis perdu, appartient à cet amour-là. " 

    Laurence Tardieu

     "Et je ressentais cette même simplicité : j'étais heureux de sa présence, sans chercher à identifier ce bonheur. Je pouvais juste dire que son apparition comblait un manque. Un manque d'elle. En la voyant (alors que j'aurais été incapable de formuler ce souhait), j'ai compris que je l'attendais."

    David Foenkinos 

     

    Merci Isa pour la découverte de ce bouquin. Puisque rien ne dure de Laurence Tardieu - C'est d'ailleurs, ce que je n'arrête pas de me dire tous les jours, en ce moment. Je regrette le temps où je pensais le contraire ! La naïveté a du bon parfois !...

    Enfin qu'importe, je trouvais ce livre "trop facile" il jouait trop sur la corde sensible (la perte d'un enfant... on ne sait pas ce qui est arrivé en fait !) et l'écriture ne me séduisait pas. Et puis, peu à peu l'oiseau défait son nid.... car il est bien là question de déconstruction, de lacher prise, de pertes, dans ce bouquin, tout part : l'enfant, l'amour, l'espoir, la vie, et pourtant on referme ce livre comme un peu rassuré, le chemin a été fait... l'homme délesté, avec ses moignons d'ailes, reprend un semblant de vol, retrouve un peu de sérénité -  pourvu que ça dure -  ! ;-)

    Extraits choisis : 

    Certains êtres, à mesure que le temps passe, deviennent de plus en plus libres : ils se redressent au lieu de s'affaisser. Il émane d'eux une énergie étonnante. Ils sont lumière pour qui les rencontre. J'aimerais savoir ce qu'ils ont fait des ombres de leur passé. De leurs regrets, de leurs déchirures. Comment ils s'en sont arrangés ?

    Pourtant, même pendant ces accès de rage, je t'aimais encore. Je ne savais plus t'aimer comme il aurait fallu, mais je t'aimais, désespérément. ..

    Je croyais connaître la solitude, mais maintenant que je te sais bientôt absente, je comprends comme je me suis trompé : c'est lorsque tu seras morte que je serai seul. Durant toutes les années où nous avons vécu loin l'un de l'autre, te savoir en vie m'aidait à vivre, à tenir bon. Tu étais là quelque part : je ne te voyais pas mais je savais que celle qui avait été traversée par la même douleur que moi tenait encore debout. Nous nous donnions la main sans nous toucher. Toi disparue, je vacillerai. Sous mes pieds la terre ne sera plus jamais ferme.

    J ai oublié le nom, le visage, de presque toutes ces femmes avec lesquelles j'ai essayé de gagner le large... Mes compagnes, mes «accompagnatrices», ne sont jamais restées longtemps : très vite elles s'en aillaient, dès qu'elles comprenaient que ce qu'elles avaient d'abord pris chez moi pour du détachement était du vide ; or les femmes savent que le vide engendre le vide, alors elles me quittaient, avec douceur, sans oser dire quoi que ce soit ; car que peut-on dire à un naufragé ?

    Que reste-t-il de sentiments aussi forts, des années plus tard ? Dans quelle part de nous-mêmes sont-ils enfouis ? Nous ont-ils fait grandir, ou bien se sont-ils contentés de passer, simplement, sans laisser de traces.... Je n'ai pas envie de basculer à nouveau.

    Espoir, non : je n'en garderai pas. Cela me tuerait. Je veux bien fixer une ligne d'horizon, mais que cette ligne ne soit pas un mirage. Ne plus me brûler les yeux.

     

    Et puis comme je suis dans une période bouquins/refuge... j'ai "sauté" à pieds joints dans le dernier de David Foenkinos : Les Souvenirs.

    J'apprécie l'écriture de cet homme, c'est plein d'humour, très contemporain.... Il fait partie de ses écrivains, que j'aime lire, je ne prends pas de risque je sais que les quelques heures passées en sa compagnie seront agréables. Comme quand on va voir un ami !

    Etonnant, On ne m'a jamais autant parlé de ma grand-mère dans un livre ! J'ai retrouvé tant de choses,  la rencontre avec l'homme de sa vie, le deuil de sa maison,  son arrivée à la maison de retraite (où j'ai passé tant d'après-midis), sa fin de vie, sa mort...  mais aussi, notre connivence, ses yeux malicieux, ses "fantaisies",  ses sourires, nos petits secrets....

    Il est aussi question des parents, de l'envie d'écrire, des amours...  

    Et la conclusion pourrrait presque être la même que pour "Puisque rien ne dure".... Tout cela déposé... c'est un nouveau départ...  "c'est le moment"....

    Extraits choisis : 

    La brutalité de la mort de sa mère la poussait à vivre sa vie de manière totalitaire. Elle était devenue un tyran de son propre bonheur ; sa dictature ne tolérait pas le relâchement de l'épanouissement. Rien à dire, rien à faire.

    Non , la vie ce n'est pas ça. Rien n'est jamais défini. Rien n'est statique. Nous sommes dans la routine, il n'y a plus d'enjeu, il n'y a plus de rêve. Tu devrais écrire, n'importe quoi, des mots comme ça. C'est toujours mieux que de renoncer. Sinon, nous renonçons à tout. Je ne suis pas malheureuse avec toi. Oh non, je ne suis pas malheureuse. Mais je voudrais être heureuse. Je sens que l'idée du bonheur m'échappe. Je sens que tout va très vite, et que la vie est bien trop courte pour se permettre la médiocrité. Je sens en moi l'urgence du bonheur.

    Je t'aime aussi, mais pour moi tu es la solution, pas le problème.

  • Rien ne s'oppose à la nuit....

    Lucile, delphine de Vigan

    "Lucile est devenue cette femme fragile, d’une beauté singulière, drôle, silencieuse, souvent subversive, qui longtemps s’est tenue au bord du gouffre, sans jamais le quitter tout à fait des yeux, cette femme admirée, désirée, qui a suscité les passions, cette femme meurtrie, blessée, humiliée, qui perdit tout en une journée et fit plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, cette femme inconsolable, coupable à perpétuité,
    murée dans sa solitude."

    Delphine de Vigan "rien ne s'oppose à la nuit"

     

    C’est l’histoire d’une nana qui découvre sa mère morte…
    En fait, c’est un suicide… Cette mère était bipolaire !

    J’ai presque envie de dire que tout est dit !

    Tout commence par le drame ! Delphine de Vigan parle alors du travail d’écriture qui s’impose… De très belles pages sur cette nécessité, dévoreuse, épuisante, anéantissante :

    L’écriture me met à nu, détruit une à une mes barrières de protection, défait en silence mon propre périmètre de sécurité. Fallait-il que je me sente heureuse et forte et assurée pour me lancer dans pareille aventure, que j’aie le sentiment d’avoir de la marge, pour mettre ainsi à l’épreuve, comme si besoin en était, ma capacité de résistance. 

    Un matin je me suis levée et j’ai pensé qu’il fallait que j’écrire, dussé-je m’attacher à ma chaise, et que je continue de chercher, même dans la certitude de ne jamais trouver de réponse. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. 

    Avais-je besoin d’écrire ça ? … J’avais besoin d’écrire et ne pouvais rien écrire d’autre, rien d’autre que ça

    Mais je sais aussi qu’à travers l’écriture je cherche l’origine de sa souffrance, comme s’il existait un moment précis où le noyau de sa personne eût été entamé d’une manière définitive et irréparable, et je ne peux ignorer combien cette quête, non contente d’être difficile, est vaine

    J’ai retrouvé ma maman et mon amie Françoise à chaque page.… Certaines histoires se ressemblent tellement ! Les blessures se referment mais les cicatrices restent, il suffit de passer le doigt dessus pour que tout revienne…

    Des mots déjà entendus :

    Elle voulait vivre les choses, les ressentir, être vivante… 

    Non personne ne peut empêcher le suicide. Me fallait-il écrire un livre, empreint d’amour et de culpabilité, pour parvenir à la même conclusion ?

    Lucile est morte comme elle le souhaitait : vivante.

    La plume de Delphine de Vigan dérange et touche en plein cœur. En ouvrant ce livre, je suis partie pour un voyage entre famille je vous aime, famille je vous hais, une descente aux enfers insupportable. C'est du cabotage entre la déchéance, la folie, la répugnance, l'injustice, l'incompréhension, et puis la lutte, le courage, l'amour mais aussi la haine... tout y est en fait !

    Ce livre est poignant. Il m'a chamboulée...

    Impossible de rester indemne quand on tourne la dernière page ! Pour une fois, j'ai presque été contente d'en finir pourtant j'ai vraiment aimé ce livre !

  • Derniers fragments d'amour...

     

    christiane singer

     

     

    "Certains hommes sont un peu fous.
    Ils se cramponnent à leurs bulles au lieu
    de danser dans le soleil. "

    Christiane Singer

     

     

     .... à Lavikiva
    merci pour ce conseil de lecture.

     

    Il n’est pas simple de quitter un bon livre. Tourner la page est parfois difficile. On s’attache (on s’illusionne ? comme dirait l’autre)… et s’impose alors un cruel dilemme, en finir et connaître le dénouement ou rester encore, car on n’a pas envie de quitter des personnages, une ambiance, une écriture,  finir une histoire.

    Cette tâche est d’autant plus ardue quand le livre est un témoignage, et que l’auteure nous fait partager six mois de sursis « accordés » par les médecins. Christiane Singer prends des notes, couche sur le papier quelques réflexions, quelques ressentis. Elle évoque sa souffrance, son amour aussi…

    Et puis le livre se termine, six mois après… elle semble victorieuse et l’on est fier d’elle.

    Je veux en savoir plus sur cette femme. Je découvre qu’en fait elle est morte juste après ses six mois…. dans l’acceptation, dans l’amour, sereine…

    Une belle écriture au service d’une pensée spirituelle et lumineuse, un livre poignant.

      Quelques-uns de ses mots offerts dans

    « Les sept nuits de la reine »
    ou
    « Derniers fragments d’un long voyage »

     J’ai touché le lieu où la priorité n’est plus ma vie mais La vie. C’est un espace d’immense liberté.

     Ne jamais oublier d’aimer exagérément : c’est la seule bonne mesure

     C’est la perception qui est la cause de la souffrance : nous souffrons de l’interprétation, de l’évaluation des choses, jamais des choses elles-mêmes.

     Cette porosité se refermera, mais l’avoir vécu rend la vie à tout jamais sacrée.

     Il n’est que l’expérience menée à terme qui libère. Nous sommes poursuivis toute une vie par ce que nous n’avons pas osé vivre en entièreté. Toute énergie – quand elle a été réveillée – veut voir son fruit mûr avant de se dissiper

     En prenant dans notre responsabilité ce que nous vivons, ce que nous faisons, ce que nous disons, nous avançons sur un chemin de paix…. Et pourtant j’ai été effleurée puis empoignée par la volonté d’enjamber la fenêtre qui est exactement la force contraire : celle qui croit à la pérennité du mal…

     Cette obstination à espérer qui habite le cœur des vivants multiplie à l’infini leurs renaissances et leurs agonies.

     Si on était capable d’être désespéré très longtemps, on n’aurait qu’une seule fois à mourir. 

  • Houellebecq cartonne !

    Houellebecq.jpg

    "N'ayez pas peur du bonheur : il n'existe pas."

    Michel Houellebecq

     

    Ah ben non !
    J’aime pas trop Houellebecq, tout chez Houellebecq, enfin rien je veux dire…. mais voilà encore un livre qu’il me faut lire !
    Il parait que celui-ci est différent des autres, qu’il y a tout ce que je n’aime pas trop, tout ce qui fait Houellebecq, alors vais-je aimer Houellebecq s’il n’est plus Houellebecq ? Je veux bien prendre le risque.

    Un petit billet pas terrible, loin du politiquement correct car aujourd'hui tout le monde aime cet écrivain,  mais m’inspire pas trop ce "La carte et le territoire", je vais pourtant le lire et je vous dis quoi !

    Je vous salue charmante compagnie !

     __________________________________________________________

     La carte et le territoire -  suite

    Ben voilà, je suis tombée sous le charme de ce dernier Houellebecq ! Si, si, je vous assure !

     

    Différent, moins cynique, moins « crade »…Un bouquin qui évoque les rencontres, les rendez-vous manqués, la fin de vie, les incompréhensions, une pointe d’amour, une brouette de solitude, du temps qui passe, de la vie qui s’en fout....

     De belles choses :

    "On peut toujours prendre des notes, essayer d’aligner des phrases ; mais pour se lancer dans l’écriture d’un roman il faut attendre que tout cela devienne compact, irréfutable, il faut attendre l’apparition d’un authentique noyau de nécessité. On ne décide jamais soi-même de l’écriture d’un livre, avait-il ajuté ; un livre, selon lui, c’était comme un bloc de béton qui se décide à prendre, et les possibilités d’action de l’auteur se limitaient au fait d’être là, et d’attendre, dans une inaction angoissante, que le processus démarre de lui-même"… (page 254)

    "
    Olga l’aimait, se répéta-t-il avec une tristesse croissante en même temps qu’il réalisait que plus rien n’aurait lieu entre eux, ne pourrait plus jamais avoir lieu entre eux, la vie vous offre une chance parfois se dit-il mais lorsqu’on est trop lâche ou trop indécis pour la saisir ; la vie reprend ses cartes, il y a un moment pour faire les choses et pour entrer dans un bonheur possible, ce moment dure quelques jours, parfois quelques semaines ou même quelques mois mais il ne se produit qu’une fois et une seule, et si l’on veut y revenir plus tard c’est tout simplement impossible, il n’y a plus de place pour l’enthousiasme, la croyance et la foi, demeure une résignation douce, une pitié réciproque et attristée, la sensation inutile et juste que quelque chose aurait pu avoir lieu, qu’on s’est simplement montré indigne du don qui vous avait été fait."     (page 251)

     

    Michel Houellebecq - La carte et le territoire. 

  • Tribune libre... number 3...

    Bernard clavel.jpg

     "L'histoire du travail est souvent
    une fresque de la misère ;
    elle est aussi un long roman
    d'amour et de joie."  

     Bernard Clavel

     

    Bernard Clavel est - je ne peux pas en parler au passé car il me semble présent - un écrivain discret bien que prolifique et engagé. Deux de ses trois sagas tiennent une bonne place dans ma bibliothèque.

    Car je ne connais que le Clavel des grandes séries romanesques où des héros simples, habiles et de grand coeur sont confrontés à une nature hostile : la guerre en Franche Comté pour les « Colonnes du ciel », le froid et la forêt non défrichée des bords du St Laurent au Québec pour « Le Royaume du nord ».

    Ces personnages à la « Depardieu » (de la bonne époque), à la fois tendres et forts, on ne peut les oublier. Ils vous font aimer l’authenticité qui doit être trouvée au fond de soi afin de vaincre cette Nature et finir par l’aimer. Car elle est notre.

     

    Il fût révélé par « L’ouvrier de la nuit » publié en 1956 (à 33 ans) où il raconte un personnage travaillant de ses mains le jour, et de sa plume la nuit.

    Clavel est un auteur majeur totalement ouvert au monde qui n’a jamais voulu s’éloigner de son milieu ouvrier d’origine. Il y est demeuré ancré par son oeuvre. C’est sa singularité.
     

  • Touchées.... coulées !

    sylvia.jpg

    "Je serai toujours prisonnière de cette cloche de verre,
    je mijoterai toujours dans le même air vicié......

    Peut-être qu'un jour, au collège, en France, quelque part,
    n'importe où, la cloche de verre,

    avec ses déformations étouffantes descendrait de nouveau sur moi ?" 

    Sylvia PLATH

     

    "Le jeu de la folie est un sport de l'extrême
    Qui se pratique souvent au bord des précipices"

    H.F. THIEFAINE

     

     

     

     

    Deux livres offerts.... deux vies singulières, deux Sylvia très tourmentées (euphémisme) qui finissent par lâcher prise.

     

    "La cloche de détresse" de Plath Sylvia est un récit autobiographique. On sent les démons approcher, envahir,  prendre possession…. Sylvia évoque sa vie de jeune fille mais aussi ses hospitalisations en milieu spécialisé,  ses électrochocs.

     

    "Sylvia" de Michaels Leonar est  une histoire d’amour. C’est lui qui décrit cet amour et son impuissance face à cette femme – Sylvia Bloch - imprévisible, "folle" qu’il n’arrive plus à comprendre et à aimer.

     

    Il m’a fallu aller vérifier que ces deux Sylvia n’était pas la même. Et puis non.

     

    Très troublant de poser un tel livre et de prendre le suivant dans cette unité là….

     

    Le livre de Sylvia m’a plus touchée. Je n’ai pas trop aimé la mise à distance de Michael Leonar. Cet amour, ne m’a pas paru si passionnel que cela (Zweig m’a rendue très exigeante quant à l’écriture et à la transcription des sentiments), avec  la Cloche de détresse c’est du clinique, du vécu, de la descente aux enfers, sans fioritures, en « direct live ».

     

    Mauvais choix de lecture en cette période tristounette, ou le soleil manque cruellement.

     

    Demain, je relis Candide de Voltaire…. Mon fils va le présenter pour son bac de français, un peu d’optimisme me fera le plus grand bien...

  • Renaudot 2009

    frederic-beigbeder-.jpg

    « Les enfants des divorcés des années 70 sont donc tous :

      - des besogneux qui font semblant d’être désinvoltes

    - des rigoureux qui jouent les noceurs

    -  des romantiques qui se prétendent blasés

    -  des ultrasensibles qui se défoncent pour avoir l’air indifférents

    - des anxieux qui se font passer pour des révoltés

    -   des hommes en ballottage. »

    "Un roman français" de Frédéric Beigbeder…

     

     

    Je me retrouve bien dans le portrait ci-dessus....

     

    Je ne pense pas que c’est son meilleur mais j’aime cette plume. Bel exercice d’introspection aigre-douce.  Frédéric B. est pris en flag en train de sniffer de la coke sur le capot d’une voiture alors que l’on va remettre la légion d’honneur à son frère….. et puis on découvre l'autre face de ce même Frédéric….

     

    « Depuis je n’ai cessé d’utiliser la lecture comme un moyen de faire disparaître le temps, et l’écriture comme un moyen de le retenir. ».    Alors, Fred, n'arrête pas : retiens la nuit…. Euh le temps !!!! ;-)

  • Encore quelques bouquins....

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    "Ça ne sert à rien de nommer les choses.
    La difficulté provient du fait que l’autre,
    on finit par ne plus le voir
    parce qu’on cesse de l’inventer.
    Avec le temps, faut croire,
    on n’a plus les mêmes yeux
    ou alors juste ceux de ton docteur des généralités."

    André Bucher

     

    Mes dernières lectures :

    « Je suis né un jour bleu » de Daniel Tammet. Cet homme est quelqu’un de "différent"…. Il est atteint du syndrome d’Asperger (forme particulière d’autisme). Il est surprenant, étonnant et terriblement attachant. Il parle de lui, de son enfance, de sa vie. J’ai hâte de le retrouver dans le suivant : « Embrasser le ciel immense ».  Je referai alors certainement un article que pour cet homme hors du commun !

    « Le fait du prince" de Nothomb. L’avant-dernier de la miss. Je sais, on la critique beaucoup, moi, j’aime cette écriture, cette nana… Mais, là, j’avoue, avoir lu très rapidement, un bouquin d’une platitude désespérante. Pourquoi publié des livres si vides de sens ? Grande déception !

    Stephane Audeguy, après le libertinage du « Fils unique », il m’a fallu revenir à cet écrivain. J’ai donc employé "La Théorie des nuages" comme viatique !
    Que la plume de ce prof - Enseignant l'histoire du cinéma et des des arts, agrégé de lettres modernes - est agréable ! Avoir la tête dans les nuages et suivre celui qui a levé les yeux au ciel, celui qui a donné des noms aux nuages, celui qui a parcouru le monde, celui qui s’y est perdu… joli voyage…

    Découverte de l’écriture d’André Bucher. « Le cabaret des oiseaux » m’a bien plu. L’histoire de ce garçon traumatisé, qui va mener sa barque. Des personnages forts, tendres ou violents. J’avoue ne pas trop savoir comment se termine ce livre ? Où est Maryse ? Pourquoi ?

  • Vous reprendrez bien quelques livres ?

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    « Toute littérature est assaut contre la frontière »
    Franz Kafka

     

     

     

     

     

     

     

    Alors entre deux séances de jardinage, j’ai lu......

     

    Pour réfléchir un peu j’ai commencé par  La philo des paresseuses de Sophie Brusset-Gervasi , dans ma période de questionnement j’ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir certaines pensées même si je n’ai pas trouvé les réponses, la route est longue, c’est peut-être mieux ainsi.

     

    Dans un moment de grand ménage, je suis tombée sur L’île des gauchers j'avais un bon souvenir de cette lecture lointaine. J’ai refait le voyage avec Alexandre Jardin, léger, marrant, cela détend bien.

     

    Puis j’ai dévoré le dernier de Philippe Besson, La trahison de Thomas Spencer Ça y est c’est fait ! Je redoutais un peu l’instant, j'avais peur d'être déçue... Et puis non, dans le fond, j’ai toujours beaucoup de plaisir à le lire. Il écrit si bien sur l’amitié, l’amour, l’admiration, les hommes, les femmes… Ce fut un moment bien agréable. Il faut dire que de l’avoir rencontré récemment m’a redonné envie d’être avec lui, encore…. (ci-contre sa photo !)

     

    Et là, je viens d’achever la lecture du sulfureux Zones humides de Charlotte Roche… Livre qui paraît-il se vend comme des petits pains, mais dont on ne parle pas. Franchement, tout ça pour ça ! Une nana qui n'est pas adepte de l’hygiène (c’est le moins que l’on puisse dire) mais  qui aime bouffer ses sécrétions (toutes et plus car affinités…). Elle adore aussi se faire sodomiser et raconte, ici, son séjour à l’hôpital pour une intervention  chirurgicale à l’anus… et en plus, elle a ses règles (ben oui, c’est plus marrant d’avoir deux bouchons pour le prix d’un !)….. Vous l’aurez compris on n’en sort pas… Il paraît que c’est tout l’attrait du bouquin. Effectivement, ce n’est pas l’écriture, ça c’est clair ! Pas déplaisant, pas choquant (Sade m’avait beaucoup plus tourmentée), étonnant, pas marquant, pas excitant (non plus), pas nécessaire, bref, bofff…J’ai bien aimé la fin peut-être pour ce possible avec Robin ! ;-)