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rien ne s'oppose à la nuit

  • Rien ne s'oppose à la nuit....

    Lucile, delphine de Vigan

    "Lucile est devenue cette femme fragile, d’une beauté singulière, drôle, silencieuse, souvent subversive, qui longtemps s’est tenue au bord du gouffre, sans jamais le quitter tout à fait des yeux, cette femme admirée, désirée, qui a suscité les passions, cette femme meurtrie, blessée, humiliée, qui perdit tout en une journée et fit plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, cette femme inconsolable, coupable à perpétuité,
    murée dans sa solitude."

    Delphine de Vigan "rien ne s'oppose à la nuit"

     

    C’est l’histoire d’une nana qui découvre sa mère morte…
    En fait, c’est un suicide… Cette mère était bipolaire !

    J’ai presque envie de dire que tout est dit !

    Tout commence par le drame ! Delphine de Vigan parle alors du travail d’écriture qui s’impose… De très belles pages sur cette nécessité, dévoreuse, épuisante, anéantissante :

    L’écriture me met à nu, détruit une à une mes barrières de protection, défait en silence mon propre périmètre de sécurité. Fallait-il que je me sente heureuse et forte et assurée pour me lancer dans pareille aventure, que j’aie le sentiment d’avoir de la marge, pour mettre ainsi à l’épreuve, comme si besoin en était, ma capacité de résistance. 

    Un matin je me suis levée et j’ai pensé qu’il fallait que j’écrire, dussé-je m’attacher à ma chaise, et que je continue de chercher, même dans la certitude de ne jamais trouver de réponse. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. 

    Avais-je besoin d’écrire ça ? … J’avais besoin d’écrire et ne pouvais rien écrire d’autre, rien d’autre que ça

    Mais je sais aussi qu’à travers l’écriture je cherche l’origine de sa souffrance, comme s’il existait un moment précis où le noyau de sa personne eût été entamé d’une manière définitive et irréparable, et je ne peux ignorer combien cette quête, non contente d’être difficile, est vaine

    J’ai retrouvé ma maman et mon amie Françoise à chaque page.… Certaines histoires se ressemblent tellement ! Les blessures se referment mais les cicatrices restent, il suffit de passer le doigt dessus pour que tout revienne…

    Des mots déjà entendus :

    Elle voulait vivre les choses, les ressentir, être vivante… 

    Non personne ne peut empêcher le suicide. Me fallait-il écrire un livre, empreint d’amour et de culpabilité, pour parvenir à la même conclusion ?

    Lucile est morte comme elle le souhaitait : vivante.

    La plume de Delphine de Vigan dérange et touche en plein cœur. En ouvrant ce livre, je suis partie pour un voyage entre famille je vous aime, famille je vous hais, une descente aux enfers insupportable. C'est du cabotage entre la déchéance, la folie, la répugnance, l'injustice, l'incompréhension, et puis la lutte, le courage, l'amour mais aussi la haine... tout y est en fait !

    Ce livre est poignant. Il m'a chamboulée...

    Impossible de rester indemne quand on tourne la dernière page ! Pour une fois, j'ai presque été contente d'en finir pourtant j'ai vraiment aimé ce livre !