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laurent gaudé

  • deux belles rencontres....

    "Quand il fait noir dans ma caboche
    Les soirs où tout est un peu moche
    Où même un sourire devient louche
    Où je brise tout ce que je touche
    Avis de vent devant ma vie
    Et les paupières en parapluie

    Y'a toujours min copain Pierrot
    Qui pose un'main en haut d'min dos
    Et qui me dit dans un sourire..."


    Loic  Lantoine

    Je vous délaisse, pardonnez-moi, mais là, je vis… j’ai bien conscience de ne pas trop regarder dans le rétro, pas le temps…. Pourtant, de très bons moments jalonnent ma vie actuellement…

    Pour n’en citer que deux :

    Laurent Gaudé


    La rencontre tant attendue de Laurent Gaudé. Un écrivain que j’admire particulièrement. Un homme au charme fou qui m’a enchantée tant au niveau de la lecture de ses romans, que lors de la dédicace de la pile de livres que je lui ai mise sous le nez (belle dédicace différente dans chaque bouquin, du grand art le monsieur !) qu’à l’écoute de sa lecture/rencontre proposée dans le théâtre de Vienne. Une belle soirée !

     

    Et puis, il me faut aussi vous parler d’une très belle découverte.

     

    Loic Lantoine

    Il arrive sur scène, ses mains un peu raides, ses jambes un peu tordues, un peu bizarre le type...  dès le début, il me surprend, mais qui est cet homme qui s'accroche à son pupitre et regarde vers le haut, à la recherche de son ami Pierrot ? Une voix puissante, rauque... des textes qui font mouche et des musiciens très rock et qui semblent prendre un pied fou ? Quelle équipe ! Voilà, j'ai découvert Loic Lantoine ! Il m’a complètement séduite, chamboulée ! Il a présenté ses « anhons françaises », un florilège de ses textes. La fosse est pleine de fidèles car il tourne depuis de nombreuses années mais je ne le connaissais pas. 

    Un homme tell'ment tendre, tell'ment touchant, pudique, marrant, émouvant... Il ne ressemble à aucun autre ! Il étonne, enchante, fait rire et touche en plein cœur. Un régal dans cette petite salle de Feyzin.

    Je l'avoue, là, j'ai pensé que j'avais une chance folle d’être là, de vivre un tel moment, près de celui que j'aime et face à cet artiste enchanteur qui en a dans le ventre et qui sait donner ! Un vrai bonheur.... L'impression de vivre quelque chose de très fort, d'authentique, de vrai, de pur !

    Loïc Lantoine, j’attendrai que ce ch’tit repasse dans le coin, j’aurai tellement de plaisir à venir le voir, et l’écouter, encore !

  • "Pour seul cortège"

    Pour seul cortège, Laurent Gaudé «... Elle aime ces lieux où les voix, dans les montagnes, se font avaler par les crevasses et où il ne reste qu’un silence vibrant de lumière. Elle veut que son enfant ne connaisse que cela. Elle aime ces prêtres qui l’entourent. Elle n’a pas encore vingt-cinq ans mais elle se sent aussi vieille qu’eux. Chaque matin, pour commencer la journée, ils jettent au vent, du haut des remparts, une poignée de poudre de safran. Ils le font malgré la cherté de cette épice, pour contenter les dieux. Chaque matin, au son d’une cloche qui tinte avec lenteur, c’est leur premier geste. Les dieux ont faim et ils sont chargés – sans que personne ne le sache – de les nourrir pour qu’ils ne crient pas la nuit en longeant les murs des villages, pour qu’ils ne passent pas sous des portes avec voracité, étouffant un nouveau-né ou emportant l’âme d’un vieillard. Les prêtres les nourrissent chaque matin d’une poignée de safran pour que le monde puisse vivre en paix. Elle aime la lenteur de leur geste… »
                                                           Pour seul cortège - Laurent Gaudé

     

    Cela fait un bien fou de retrouver le Laurent Gaudé du roi Tsongor, ça faisait si longtemps (10 ans ?). Quel plaisir, quelle joie, quel bonheur, de se laisser prendre, et emporter hors du temps, hors des frontières, par cette plume sublime et cette épopée qui tient en haleine ! 

    Le livre est court (trop, bien sûr, parce qu'on en voudrait encore plus !), mais dense (juste comme il faut !).

    Il sait nous raconter des histoires, nous ménager, nous inquiéter, nous rassurer et terminer ses livres, cet homme !

    En avant pour de nouvelles aventures avec Alexandre le Grand, qui même cassé, au sol, mort, reste « grand », mais que dire de Dryptéis ? Cette femme particulièrement digne, d'une loyauté héroïque, qui est entourée par une galerie de personnages singuliers. C'est un récit épique dans lequel les voix me mêlent, se répondent...

    Avec, comme à chaque fois, quelques touches de poésie, pour faire passer la folie des hommes malgré quelques valeurs (la loyauté, l’honneur, la parole donnée, le respect…) pour certains, d’autres en sont dépourvus…

    C’est la troisième fois que je parle de cet écrivain qui m’enchante ici. J’apprécie sa façon de se renouveler en partant dans des registres différents,.

    Pour conclure : étonnant, prenant et vraiment touchant !
    En espérant qu'il ne faudra pas encore attendre 10 ans, quoiqu'il y a bien eu quelques diamants... entre-temps.... ;-)

  • Passer la porte sans oublier les chiens...

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    "Le téléphone sonnait toujours. Elle finit par entrer dans la chambre
    et s'approcha de l'appareil avec la faiblesse de ceux
    qui savent que le malheur est sur eux"
    Laurent Gaudé

     

    Voilà Noël est passé, il faut préparer le jour de l’An…
    J’ai tout de même pris le temps de lire un peu.

    Après L’échelle de Glasgow, il m’a fallu replonger dans l’écriture de Marcus Malte sans passer par le plus primé de ses bouquins Eden Of Love (je le réserve pour plus tard).

    J’ai donc aimé :
    La part des chiens : dans lequel l’onirique côtoie le scabreux. La vie, l’amour, la mort… tout est si intimement lié…
    Carnage, constellation : Cesaria est un personnage très touchant, on l’imaginerait facilement sorti d’un film d’Almodovar… C’est encore à l’amour, à la vie à la mort !
    Deux romans noirs mais non dénués de poésie.

    Puis il était en souffrance depuis trop longtemps (au moins 15 jours !) sur ma table de nuit… Impossible de résister plus longtemps au dernier Laurent Gaudé, La porte des enfers.
    Je viens de tourner la dernière page. J’avoue qu’il m’est difficile d’en parler là, à chaud… Ce livre m’a parlé de ma Maman, de mes grands-parents italiens morts dans le tremblement de terre du Frioul, de moi en tant que mère, de moi en tant que non-croyante, de la perte et de la douleur…
    La construction est assez étonnante, plusieurs voix se mêlent, se répondent. On se demande comment l’auteur va recoller les morceaux tout en étant crédible. Et comme d’hab il y réussit sans mal ! Il est vraiment extra cet homme-là ! Le fantastique ne lui va pas mal dans le fond, même si ce roman, pour moi, ne détrône pas La mort du roi Tsongor

    Voilà donc deux plumes masculines bien différentes, mais particulièrement plaisantes.

    Bonnes lectures… ;-)

  • Du plat pays qui est le tien.....

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     "Je couvrirai le pays de mes pas. Tous les carrefours. A l’entrée de tous les villages. Partout. Je ferai naître des statues immobiles. Elles montreront leurs silhouettes décharnées. Le dos voûté. Les mains nouées. Ouvrant de grands yeux sur le monde qu’elles quittent. Pleurant de toute leur bouche leurs années de vie et leurs souvenirs passés. Je ne parlerai plus. La pluie de pierres m’a fait taire à jamais. Mais un à un je vais modeler cette longue colonne d’ombres…. Et mes frères de tranchées savent qu’il est ici des statues qui fixent le monde de toute leur douleur. Bouche bée »

    Laurent Gaudé - Cris

     

     

    Parfois je suis une vraie gamine, et me surprends moi-même… C’est aussi moi, cela !

     

    Il ne fait pas beau aujourd’hui à Lyon, journée grise, triste, maussade…

    Mais mon facteur sur sa petite mob de la Poste est passé !

    Outre le fait que c’est un type bien sympathique, plutôt pas mal, toujours souriant,  le teint hâlé... c'est aussi lui, qui ce matin, a déposé la lettre d’une amie de Belgique. Je ne connais pas cette contrée pas vraiment « lointaine ».

    Et dans l’enveloppe, devinez quoiqu’il y a ? (on commence à percevoir le côté gamine là, n’est-il point ?).

    Et bien dans l’enveloppe il y a un petit mot charmant d’un homme que j’adore mais il ne le sait même pas et s’en fout comme de l’an 40 !

    J’ai nommé le grand, l’illustre : Laurent Gaudé qui passait à Bruxelles le 4 octobre !

    Mais quand à Lyon ? Pourquoi boude-t-il la Capitale des Gaules ? Aurais-je loupé quelque chose ? Est-ce prévu ? Où ? Quand ? Dans la région ? Même pas pour la sortie de "La Porte des Enfers" ? ( Je dois, du reste, le lire incessamment sous peu) .

    Après ce questionnement légitime, il me faut rappeler que j’ai aimé TOUS ses livres, TOUS sans aucune exception !!!

    Et là, dans mes mains « Pour Christine de tout cœur… ». Christine c’est moi ! Me voilà obligée du coup, de faire une grande révélation qui va peut-être casser le charme, mais bon ayons le sens du sacrifice ! Pour Laurent Gaudé, je veux bien lever un coin du voile !

    Donc « de tout cœur » ne sont-ce pas des mots « sucreries » quelque peu « menteurs » mais qui font tellement plaisir ? (Kafka ???) J’m’en fous, en gourmande (vous commencez à me connaître), je prends ! J’ai donc quelques mots écrits rien que pour moi par cet écrivain que j’admire ENORMEMENT !

    Cela parait complètement futile, ridicule, mais je suis vraiment très, très, heureuse ce matin…

     

     Et puis…. Un grand Merci à toi pour avoir pensé à moi lors de cette rencontre. Je découvre par la même occasion ton écriture sur papier, cela change du Times New Roman impersonnel… Nous ne sommes pas toujours d’accord, mais je tiens sincèrement à toi ! Merci pour ces cartes, cette grande enveloppe, ce un petit peu de toi, un petit peu de lui…

    Je t’assure, cela fait un beau mélange qui m’enchante !

    Je t’embrasse...

  • Laurent Gaudé

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    J'ai connu moi aussi, plus d'une fois, la douleur de la perte. Je sais le voluptueux vertige qu'elle procure. Il faut te faire violence et déposer le masque de pleurs à tes pieds.
    Ne cède pas à l'orgueil de celui qui a tout perdu.
    Laurent Gaudé -  La mort du roi Tsongor 

    Découverte de Laurent Gaudé.
    J’ai commencé par Cris…  : la guerre des tranchées (quel réalisme, quelle boucherie, quelle connerie la guerre !) et ce cri qui résonne encore… ;

    Puis j’ai lu Eldorado : (la clandestinité au prix fort, bouleversant - j'ai pensé un peu à la liste de Schindler... à cet homme qui regrettait de ne pas avoir fait plus...). Me reviennent alors des images de reportages de l’émission Envoyé Spécial, parce qu’à l’heure actuelle combien d’hommes sont en train de vivre ou de crever dans de telles conditions. N’y a t’il pas de place pour que tout le monde puisse vivre dignement sur cette terre ?

    J’ai poursuivi par : La mort du roi Tsongor et là franchement, quelle ingéniosité... Il y a plein de petites "trouvailles" qui m'ont charmée. Belle écriture au service d'une épopée incroyable. (Là, j'ai eu un peu l'impression de revoir le film sanglant 300, les cadavres empilés et les guerriers surprenants... heureusement qu'il y a de l'amour, quoique... )
    Arrivée à la fin, je me demandais comment l'auteur allait terminer sans me décevoir, et bien pari tenu !

    Me reste encore à découvrir quelques uns de ses bouquins…  "Le Soleil des Scorta"...  pour lequel il a eu le Goncourt en 2004.

    Autant de livres, autant d'univers différents, une belle plume, vraiment de très bons moments en compagnie de Laurent Gaudé... ;-)