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david foenkinos

  • Puisque rien ne dure.... restent Les Souvenirs

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     "Je la serre contre moi. Je sais soudain comme nous nous sommes aimés. La force de notre amour m'apparaît avec une telle évidence que j'en reste saisi : ainsi, le bonheur, c'était elle et moi. Cette simplicité-là. Et tout ce que nous avons partagé ensemble, puis perdu, appartient à cet amour-là. " 

    Laurence Tardieu

     "Et je ressentais cette même simplicité : j'étais heureux de sa présence, sans chercher à identifier ce bonheur. Je pouvais juste dire que son apparition comblait un manque. Un manque d'elle. En la voyant (alors que j'aurais été incapable de formuler ce souhait), j'ai compris que je l'attendais."

    David Foenkinos 

     

    Merci Isa pour la découverte de ce bouquin. Puisque rien ne dure de Laurence Tardieu - C'est d'ailleurs, ce que je n'arrête pas de me dire tous les jours, en ce moment. Je regrette le temps où je pensais le contraire ! La naïveté a du bon parfois !...

    Enfin qu'importe, je trouvais ce livre "trop facile" il jouait trop sur la corde sensible (la perte d'un enfant... on ne sait pas ce qui est arrivé en fait !) et l'écriture ne me séduisait pas. Et puis, peu à peu l'oiseau défait son nid.... car il est bien là question de déconstruction, de lacher prise, de pertes, dans ce bouquin, tout part : l'enfant, l'amour, l'espoir, la vie, et pourtant on referme ce livre comme un peu rassuré, le chemin a été fait... l'homme délesté, avec ses moignons d'ailes, reprend un semblant de vol, retrouve un peu de sérénité -  pourvu que ça dure -  ! ;-)

    Extraits choisis : 

    Certains êtres, à mesure que le temps passe, deviennent de plus en plus libres : ils se redressent au lieu de s'affaisser. Il émane d'eux une énergie étonnante. Ils sont lumière pour qui les rencontre. J'aimerais savoir ce qu'ils ont fait des ombres de leur passé. De leurs regrets, de leurs déchirures. Comment ils s'en sont arrangés ?

    Pourtant, même pendant ces accès de rage, je t'aimais encore. Je ne savais plus t'aimer comme il aurait fallu, mais je t'aimais, désespérément. ..

    Je croyais connaître la solitude, mais maintenant que je te sais bientôt absente, je comprends comme je me suis trompé : c'est lorsque tu seras morte que je serai seul. Durant toutes les années où nous avons vécu loin l'un de l'autre, te savoir en vie m'aidait à vivre, à tenir bon. Tu étais là quelque part : je ne te voyais pas mais je savais que celle qui avait été traversée par la même douleur que moi tenait encore debout. Nous nous donnions la main sans nous toucher. Toi disparue, je vacillerai. Sous mes pieds la terre ne sera plus jamais ferme.

    J ai oublié le nom, le visage, de presque toutes ces femmes avec lesquelles j'ai essayé de gagner le large... Mes compagnes, mes «accompagnatrices», ne sont jamais restées longtemps : très vite elles s'en aillaient, dès qu'elles comprenaient que ce qu'elles avaient d'abord pris chez moi pour du détachement était du vide ; or les femmes savent que le vide engendre le vide, alors elles me quittaient, avec douceur, sans oser dire quoi que ce soit ; car que peut-on dire à un naufragé ?

    Que reste-t-il de sentiments aussi forts, des années plus tard ? Dans quelle part de nous-mêmes sont-ils enfouis ? Nous ont-ils fait grandir, ou bien se sont-ils contentés de passer, simplement, sans laisser de traces.... Je n'ai pas envie de basculer à nouveau.

    Espoir, non : je n'en garderai pas. Cela me tuerait. Je veux bien fixer une ligne d'horizon, mais que cette ligne ne soit pas un mirage. Ne plus me brûler les yeux.

     

    Et puis comme je suis dans une période bouquins/refuge... j'ai "sauté" à pieds joints dans le dernier de David Foenkinos : Les Souvenirs.

    J'apprécie l'écriture de cet homme, c'est plein d'humour, très contemporain.... Il fait partie de ses écrivains, que j'aime lire, je ne prends pas de risque je sais que les quelques heures passées en sa compagnie seront agréables. Comme quand on va voir un ami !

    Etonnant, On ne m'a jamais autant parlé de ma grand-mère dans un livre ! J'ai retrouvé tant de choses,  la rencontre avec l'homme de sa vie, le deuil de sa maison,  son arrivée à la maison de retraite (où j'ai passé tant d'après-midis), sa fin de vie, sa mort...  mais aussi, notre connivence, ses yeux malicieux, ses "fantaisies",  ses sourires, nos petits secrets....

    Il est aussi question des parents, de l'envie d'écrire, des amours...  

    Et la conclusion pourrrait presque être la même que pour "Puisque rien ne dure".... Tout cela déposé... c'est un nouveau départ...  "c'est le moment"....

    Extraits choisis : 

    La brutalité de la mort de sa mère la poussait à vivre sa vie de manière totalitaire. Elle était devenue un tyran de son propre bonheur ; sa dictature ne tolérait pas le relâchement de l'épanouissement. Rien à dire, rien à faire.

    Non , la vie ce n'est pas ça. Rien n'est jamais défini. Rien n'est statique. Nous sommes dans la routine, il n'y a plus d'enjeu, il n'y a plus de rêve. Tu devrais écrire, n'importe quoi, des mots comme ça. C'est toujours mieux que de renoncer. Sinon, nous renonçons à tout. Je ne suis pas malheureuse avec toi. Oh non, je ne suis pas malheureuse. Mais je voudrais être heureuse. Je sens que l'idée du bonheur m'échappe. Je sens que tout va très vite, et que la vie est bien trop courte pour se permettre la médiocrité. Je sens en moi l'urgence du bonheur.

    Je t'aime aussi, mais pour moi tu es la solution, pas le problème.