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super-mec - Page 5

  • Silence

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    Avant de dire quelque chose, 
     il faut s'assurer que le silence ne soit pas plus important.

    Marcel Marceau

  • Philippe Forest

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    « Les critiques vous le diront tous : on reconnaît un écrivain distingué à ce que, affrontant un sujet aussi grave, il évite par-dessus tout l’écueil du pathos. Sourdine mise, pleurs retenus… Les grandes douleurs sont muettes… Ainsi l’intensité de l’émotion se mesurera-t-elle à l’épaisseur du bâillon posé sur la bouche… 
    Le mot d’ordre est : pas de pathos ! Mais qu’advient-il alors de la vérité et de son insupportable nœud vécu d’angoisse et de chagrin ? Trop vulgaire, n’est-ce pas ? 
    Je crains de décevoir. Question de dette contractée à l’égard de celle qui, hors de la page, a réellement connu la souffrance dont d’autres font les livres. L’écueil du pathos ? Je vais où le vent de la vie me pousse. Je mets le cap sur les récifs".
    Philippe Forest

    Certains livres s’imposent… . J’écoutais la radio en faisant mon ménage, et la voix d’un homme et ses propos m’ont charmée. Il évoquait la sortie de son dernier livre « Le nouvel amour ». Il m’a fallu alors découvrir son écriture…  et je suis tombée sur « L’enfant éternel »… Il avait évoqué ses livres précédents dans l’interview, je connaissais donc l’histoire dramatique, tragique qui lui avait été nécessaire de coucher sur le papier. Depuis hier soir, pas moyen de poser ce bouquin. ;-(

    Comment vivre après la mort de son enfant ? Pour avoir juste mis un pied dans l’antre de l’enfer, je peux dire que je me demande encore aujourd’hui, si cela est possible…

    Ce livre parle donc de la vie, de cette superbe petite fille, de cet amour infini, mais aussi de cette saloperie envahissante et exigeante, de ce père, de cette mère face à l'inconnu…

    Il y a aussi de très belles pages sur l’Ecriture, sur ce deuil subi aussi par Victor Hugo et Mallarmé...

    Pour une fois, je n’ai pas trop envie d’arriver à la fin que je connais déjà, mais les mots de Philippe Forest sont enivrants… et il est bien difficile de résister à ce tourbillon.... ;-(

    Je me suis un peu documentée sur cet homme :

    Écrivain français, né en 1962. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et Docteur ès Lettres, il enseigne durant sept années la littérature française dans les universités anglaises (Cambridge, Saint-Andrews). Actuellement professeur de littérature comparée à l'Université de Nantes. Il est l'auteur de nombreux essais consacrés à la littérature et à l'histoire des courants d'avant-garde, et quatre romans :

    • L'enfant éternel, 1998  - Prix Fémina du premier roman
    • Toute la nuit, 1999
    • Sarinagara, 2004  - Prix décembre
    • Le nouvel amour, 2007

    Il est  aussi critique littéraire, cinématographique et artistique.

  • Pedro Almodovar

    6bb12ef250ebee4c1799042e6b185bc7.jpg« Une femme est authentique
     quand elle ressemble à l'image
    qu'elle a rêvée d'elle-même. »

    « J’espère un jour ne plus être à la mode pour devenir un classique." 

    Pedro Almodovar

     Né le 25 septembre 1949… bientôt un an de plus !! ;-)

    Deux films de Pedro Almodovar… à la TV à quelques jours d’écart. Si, si je vous assure, cela nous change de toutes ces séries à la c… du vrai cinéma, du 7ème art ! Même si évidemment on les connaît déjà…

    Du coup j’en profite pour un petit coup de chapeau à ce grand réalisateur.

    Ce soir donc je suis donc en compagnie de femmes au bord de la crise de nerf…
    J'aime bien ce cinéaste anticonformiste qui sait si bien parler des « humains », des croisement de destins.  « Tout sur ma mère » est remarquable, « Talons aiguille »…, tous en fait… et « parle avec elle » ? Dans lequel, Benigno, si touchant est animé par cet amour impossible. L’opposition de ces deux hommes parlants face à ces deux femmes silencieuses…l’espoir et l'attente du miracle, le respect de l’autre, de la différence, l’émotion autour de la beauté, l’évocation de l’attirance, du désir, la présence de la mort.. Génial, le petit film muet, dans lequel l’homme rétréci féconde la femme aimée…
    Tout cela porté par la danse, la musique, les taureaux… et le cucurrucucu de Crétano Veloso !!!
    J’apprécie le regard d’Almodovar sur la vie, sur la mort… Ses personnages sont souvent fragiles, névrosés, seuls, incompris… bref, c’est comme dans la vraie vie !!!

    Volver me semble différent, pas de taureaux, peu de musique, pas de petites gens, de problème d’identité… quoique.
    Les femmes sont superbes, très dignes…
    Ce qui m’a frappé c’est le décalage, le sujet est sombre mais il est traité de façon plutôt légère, certaines ficelles sont énormes - l’enterrement du congélateur…
    Pénélope Cruz est très belle et généreuse à tous les sens du terme, la distribution est excellente.

    La complicité, la connivence de ces femmes de différentes générations est vraiment superbe.
    C’est un très beau regard d’homme sur la gente féminine, par contre une critique du « mâle » assez sévère.
    Dans ce film les personnages ne sont pas fragiles, névrosés… , j’ai presque envie de dire au contraire, c’est plutôt l’équilibre, la maîtrise l’union, le lien… pas de déchirure, de plaie béante, de croûte arrachée, mais une bien belle cicatrice…

  • Pignon Ernest-Pignon

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    « Mon matériau essentiel est la réalité....
    L'image n'existe pas plus pour elle-même :

    le Caravage ne m'intéresse pas,
    il ne compte que par et pour Naples."
    Ernest Pignon-Ernest

     

      

      

      

     

    Une petite flânerie dans l’univers d' Ernest Pignon-Ernest, artiste de la rue, du trottoir, du mur "crade",  ce « mystique de gauche », cet homme qui « dessine les damnés de la terre » (M. Onfray)

    Un site officiel qui mérite vraiment le détour : http://www.pignon-ernest.com/

    J'aime le scrapbooking et du coup, cet art-là parfois en trompe l'oeil, me ressemble un peu. J'aime la juxtaposition de l'art et de la vie, ces vieilles femmes à côté de ce mourant. J'aime ce regard. Son intégration dans la vie, dans les rues, avec les gens qui passent. Ses œuvres ne sont pas des tableaux. Ce n'est pas un artiste de musée, réservé à une élite. Il y a quelque chose du don, à tout le monde, de la proximité, de la simplicité, même si ses œuvres sont exécutées avec le talent d'un maître de la Renaissance. Mais il a aussi quelque chose du colleur d'affiche, de l'éphémère.

    Alors Monsieur Pignon Ernest-Pignon, à quand votre venue dans la Capitale des Gaules ? Vous avez dit : "je travaille sur des villes, elles sont mon vrai matériau ; je m'en saisis pour leurs formes, leurs couleurs, mais aussi pour ce qui ne se voit pas, leur passé, les souvenirs qui les hantent." Je suis certaine que de nombreux lieux vous inspireront, Lyon est une ville tellement chargée d'histoire et d'histoires. Tant d'humanité qui n'attend que votre souffle de vie !
    (hou, la vilaine !!! Oui, je sais, j'assume complètement mon chauvinisme sur ce coup-là !).

    PS. : Je n'ai pas réussi à découvrir d'où provient la musique qui accompagne notre promenade sur son excellent site. Alors si quelqu'un peut m'en dire un peu plus.

  • Hubert Reeves

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    Toute philosophie est indissociable du monde émotif duquel elle émerge. Son intérêt vient du fait qu'elle témoigne d'une expérience humaine, d'une rencontre d'un monde intérieur avec le monde extérieur.

    H.Reeves. L'espace prend la forme de mon regard

     

    Estimer correctement son degré d'ignorance est une étape saine et nécessaire.
    H.R. Patience dans l’azur

    A l'échelle cosmique, l'eau est plus rare que l'or.

    Un petit hommage à ce grand bonhomme, scientifique émérite, astrophysicien intelligent, écolo actif, vulgarisateur généreux au regard charmeur, à l'accent enchanteur et au savoir sans limite... comme l'univers ! 

    Bref, j’ai toujours énormément de plaisir à l’écouter et à le lire….

    Un article intéressant sur un sacré bonhomme : Hubert Reeves… et son site officiel
    http://www.hubertreeves.info/

    Et puis le 18 et 19 décembre près de Grenoble, carte blanche à Hubert Reeves à Saint-Martin-d'Hères (Isère, France). ;-)

  • Christophe Willem

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    "Tu dis faire ce que tu peux,

    moi aussi des rime j'en trouve quand j'veux

    ce n'est peut-être pas mieux

    mais c'est tout de même curieux..."

    de moi !

     

     

    Je pars faire mon marché (ça y est on reprend ses habitudes !).

    A la radio une chanson que j’ai entendue dans tous les bals cet été, et que tous les djeuns reprenaient en cœur.

    A peine rentrée à la maison, j’interroge donc mes garçons :

    - Qui est cette chanteuse ? Quel est le titre de ce tube ?

    On me cite des noms de rapeuses…

    - Mais non, ça sonne plutôt bien, un peu mièvre, gentille,  en français, un peu disco, commercial mais on s’y fait bien… un peu genre Mika, mais là c’est une nana, les paroles sont simples… J’essaie de m’en souvenir mais pas moyen. Si, c’est genre « je fais ce que je peux »

    Grand éclat de rire,

    - Ce ne serait pas Christophe Willem ?

    - Non, je te dis que c’est une nana….

    - Ah bon, parce que les paroles de double je c’est :  «faudrait savoir ce que tu veux…c’est comme ça qu’est-ce que j’y peux ? »

    - Redis !

    - Si c’est cela, c’est une nana qui chante avec lui alors !

    - non c’est sa voix !

    - N’importe quoi !

    Vive « You Tube » qui me permet alors d’avoir la preuve en images !

    Incroyable mais vrai ! Alors là… franchement !

    De tous temps, certains ont tiré profit de leur voix aiguës ou féminines à la Nilda Fernandez, à la Bee Gees, Patrick Juvet, Polnareff, Balavoine, et maintenant Mika (qui ne me déplait pas non plus).

    - Alors qui est ce Christophe ?

    - Tout le monde le connaît c’est le gagnant de la Nouvelle Star 2006 !

    Evidement sur ce coup-là, je ne suis pas au courant, je n’ai jamais regardé ce genre d’émissions… Devrais-je ? Effectivement, du haut de ses 24 ans, ce jeune homme se dit timide, pas sûr de lui…  il est aussi professeur de chant au conservatoire de Ermont dans le 95 et coach vocal pour la chorale "Young voices" (Gospel) et la chorale "Vocalys" (ça c’est pour les jaloux qui disent qu’il ne sait pas chanter….)

     

    Peut-être qu’on n’en entendra plus parler dans 6 mois, bien sûr que ce n’est pas de « l’écriture », mais c’est tout de même agréable, ça rappelle l’été, de bonnes soirées, de bons souvenirs. Alors vive Mika et Christophe Willem, ces chanteurs qui ne se prennent pas au sérieux et qui pourtant… 

     

     http://fr.youtube.com/watch?v=WqHVqP6F3as&mode=related&search=

    http://fr.youtube.com/watch?v=pT6FylCQXjw

  • Michel Onfray

    9d17505a12c75214ffda6cd7573b2369.jpgVoilà c'est les ouakances…

    Ici c'est le soleil, la plage (enfin normalement, parce qu'aujourd'hui, "en vrai" ce n'est pas le cas, pas de soleil et fait pas chaud, mais ça ira mieux demain…) et puis ce sont aussi les apéros, les vide-greniers, le farniente, lecture…

    Nouveauté, cet été le bouquin a même été détrôné sur la plage, par la philo… Car après s'être "infiltré" dans mon auto radio, Michel Onfray, est maintenant dans mon MP3 et m'accompagne sur le sable chaud… Vous imaginez mon addiction ? Mais non, ne prenez pas peur,  c'est juste que ce charmant bonhomme va bientôt sortir un cd des cours de l'année (ceux qui sont diffusés actuellement sur France culture (ouhalala, ça fait chouette, ça non… ben moi j'écoute France Culture en vacances, ma chère… !) Bref, revenons à notre Philosophe… donc c'est surtout parce que je voulais être à jour, et comme j'avais quelques années à rattraper…et qu'une année c'est plus de 20 conf d'une heure chacune… ! Beaucoup d'écoute en perspective, que du bonheur !

    Donc Mister Onfray, si vous passez par là, sachez que j'aime beaucoup ce que vous faites, votre mise à la portée, votre humour…  quel plaisir, quelle joie (tout un programme !) de vous écouter, encore et encore… ;-)

    Je ne m'en lasse pas ! ;-)

    Voilà pour la séquence groupie ! Mais franchement si j'avais eu un prof comme celui-ci...

    Quant à vous tous, j'espère que vous allez bien et que vous passez un agréable été.

    Merci de vos visites ici, dans mon petit chez moi...

    Et à très bientôt. ;-)

    Et pour le plaisir, une grande citation :

    Dans les pratiques qui visent le plaisir, la culture est ce qui distingue l’hédonisme vulgaire de l’hédonisme philosophique. Toute jubilation n’est pas bonne parce qu ‘elle est jubilation. A ce titre, les animaux connaîtraient la sagesse la plus accomplie ; ils illustreraient la sapience la plus achevée alors qu’ils illustrent l’hédonisme vulgaire, celui dans lequel se trouvent ceux qui jouissent brutalement, sans soucis ni éthiques ni esthétiques. Je crois vraiment que, disons le ainsi, jouissance sans conscience n’est que ruine de l’âme. Le rut et l’herbe broutée, la copulation sauvage et la proie déchiquetée par l’animal ne sont certainement pas exempts d’une satisfaction pour lui, mais qui en aucun cas ne relève d’une situation éthique, esthétique et hédoniste. Sur ce sujet, on pourrait avancer que l’érotisme est à la sexualité ce que la gastronomie est à la nourriture : un supplément d’âme. Et qu’il n’est de dimension hédoniste dans un plaisir que lorsque entrent en jeu ce supplément d’âme, cet ajout à la jubilation d’un sentiment qui n’ignore pas le monde, les autres, le réel, la situation dans laquelle on se trouve, l’intersubjectivité dans laquelle tout ce qui advient se déploie. L’hédonisme vulgaire est solipsiste, pratiqué et revendiqué comme tel. Il d’autant vulgaire qu’il oublie et néglige autrui, voire le sacrifie, l’utilise et l’exploite. Philosophique, il est soucieux d’autrui et vise moins à être en tant que tel que de permettre une relation harmonieuse et réussie. Le premier vise sa propre fin, le second est à inscrire dans l’économie d’une éthique dont j’ai formulé ailleurs la nature.

    Et l’ange hédoniste, dans tout cela ? J’espère qu’on voit mieux à quoi il ressemble, mélange de kunique et de condottiere qui nécessite qu’on modifie le discours de l’angélologie classique, car il est mixte de poète et de messager, de philosophe et d’artiste. Charnel, sensuel, raffiné, élégant et délicat, il pratique la prévenance et le souci d’autrui. Modèle hyperesthésique, il veut exacerber ce que peuvent les sens, ce que fournissent les perceptions, ce qui structure les émotions. Puissant, il goûte la force autant qu’il déteste la violence, car il sait qu ‘elle est le seul instrument qui permette de sculpter son existence, son destin et son corps, comme on le fait pour une œuvre d’art. Omniscient, il sait autant ce que peuvent les fraises dans le jardin d’un père et le flacon d’un premier Yquem. Partout où une mère cuisine, chante et berce, là où un père touche la peau de son enfant, lui caresse le corps, il est présent. Là où des mains se joignent, des bouches aussi, là où s’échangent et où se voient des signes, des gestes d’affection, de prévenance, de tendresse et de douceur, il est . A la table, aux fourneaux, dans les cuisines, au cellier, il veille.

    Il ignore l’eau bénite, et préfère le vin ; redoute l’encens et goûte particulièrement les parfums d’un corps aimé ; le ciel ne lui plait que parce qu’il permet de se déplacer vite entre deux points sur terre, là où la vis se déplie, donc là où est l’essentiel.

    On lui doit le clin d’œil des émotions superlatives, les ivretés voluptueuses, les somptueuses nourritures éphémères, les énergies sculptées, les politesses célébrées, les vitalités exacerbées, les jubilations souhaitées . Goûteur de pommes aux paradis qui n’en ont plus pour longtemps, sa devise est Carpe Diem. Je crois qu’il faut lui abandonner nos vies de sorte que Thanatos, quand il triomphera, n’ait à ranger dans sa besace qu’un corps qui aura brûlé jusqu’aux derniers feux.


    Michel ONFRAY - La raison gourmande. 

  • Michel Serrault

    224058518.jpgSi l'acteur ne bouscule pas la réalité
    Pour aller plus loin dans les émotions ou dans le rire,
    ce n'est plus un artiste. 
     Michel Serrault


    Il était formidable, le meilleur, le plus grand !
    C’est toujours comme ça les nécros… un peu con de dire cela quand les gens ne sont plus, non ?
    Alors que dire ?
    Je parlais de lui, il n’y a pas longtemps, en le découvrant dans « 24 heures de la vie d’une femme » de Laurent Bouhnik, d’après le livre de Zweig. J’ai pensé que c’était tout de même un sacré bonhomme qui savait jouer dans tous les registres avec une telle aisance, et toujours autant de talent. Je le revois aussi lors de passages à la TV, où il faisait le clown. Je crois qu’il aimait amuser : en slip, en caleçon imitant le cri de la carotte, évoquant le livre de sa femme sur les casseroles... ou en cassant plusieurs fois sa biscotte dans la Cage aux folles
    Et puis il y a aussi, l’homme « non-amuseur » dans Une hirondelle a fait le printemps, Le bonheur est dans le pré, Nelly et M. Arnaud, A mort l'arbitre, Garde à vue, Les enfants des Marais… La liste serait bien trop longue…
    Un homme qui m’a souvent touchée au cinéma.
    Etrange… On s’approprie en quelque sorte les acteurs, les chanteurs, les artistes que l'on apprécie, et du coup, lorsqu’ils partent, c’est un peu comme si l’on perdait quelqu’un de proche…
    Bizarre cette sensation de vacuité… ;-(

  • Manuel Da Silva

    96f47ea7f7ab40ee0f378ec095d6994a.jpg "Une fois l'désir baisé il n'reste plus que l'espoir
    Une fois l'espoir baisé restait plus qu'la mémoire.
    Et quand la mémoire fût gelée,
    Y'avait plus qu'à partir alors on a...
    Quitté la maison. "


    Petites complaintes estivales…

    Indécision et Se Fendre Les Joues de Manuel da Silva

    Un peu de Raphaël, de Miossec, de Louise Attaque...

    http://www.youtube.com/watch?v=mXB3TcqQMoA&mode=related&search=

    J'adore le genre de mandoline derrière....

    http://www.youtube.com/watch?v=3Rk_iqLnaxw&mode=related&search=

  • Philippe Besson

    987054f26b6a2c97ca1a97515e8ccfa4.jpgd3c09defa8ac8352e70ca551faa59500.jpg« Un jour, après m’être familiarisé avec les mots à travers la correspondance,  j’ai eu le désir d’un livre. D’inventer une histoire. De ne pas raconter la vérité de tromper mon monde. »

    Effectivement Philippe Besson, avec un rire malicieux m’avait répondu quand je lui demandais comment il était possible d’écrire un livre comme Son frère, sans une part de vécu ? … qu’il était ravi de nous raconter des histoires, de nous mentir, de nous piéger…

    Une belle rencontre avec cet auteur qui se qualifie d’ « écrivain du sensible » 

    « La mer est très présente dans ma vie. J’ai grandi près de la mer. C’est une obsession personnelle, c’est apaisant, rassurant. J’écris beaucoup au bord de la mer. Les plages sont les seuls lieux qui ne nous déçoivent jamais et que la mémoire ne salit pas. J’ai de beaux souvenirs de plage. »

    En l’absence des hommes  son premier roman (mon préféré +++)

     Une critique qui résume bien ce bouquin que j’ai adoré :

     « En l'absence des hommes est le récit pudique et sensuel d'un jeune homme entre deux amours pendant la Première Guerre mondiale. D'un côté, le Ritz proustien; de l'autre, un ange sous les balles. Celui-ci mourra, bien sûr, et sa mère parlera à Vincent, remontera pour lui le fil de son histoire à elle. Tout cela est raconté par Philippe Besson avec une finesse et une sensibilité fort prometteuses. C'était un défi, cette double histoire d'amour: P. Besson a su le relever sans effet, sans pathos. » Michel Crépu.

     Beaucoup de sensualité, de délicatesse dans ce livre…. je vous en livre quelques extraits :
    16 ans : "Vous dites : à seize ans, on croit n’avoir pas de souvenirs, on croit n’avoir qu’un avenir. En somme, là où vous avez raison, cent fois raison, c’est que la vie vous attend, comme un boulevard qui s’ouvrirait devant vous, comme une allée vierge et dont on ne sait pas la fin. Là où vous avez tort, cent fois tort, c’est que peut-être l’essentiel s’est déjà joué, que tout s’est formé dans l’enfance(...)."
    je ne suis plus un enfant. Il ne faut pas se fier aux yeux verts, à la peau de fille, à cette fragilité de l’apparence, à la gracilité. Il ne faut pas croire que les yeux baissés, c’est forcément de la timidité. Je sais ce que je fais. Seize ans, c’est l’âge des possibles. Pourquoi m’interdirais-je quoi que ce soit ?"
    La guerre : .. "monter à l’assaut c’est consentir à mourir et c’est désirer vivre, avec ferveur, avec rage et ce désir fervent, rageur de vivre, il ne peut s’exprimer que par la mort de l’autre, de l’ennemi. La guerre est un balancier. On ne vit que si l’autre meurt. Et nous ne gagnerons que si les autres meurent plus vite que nous, et en plus grand nombre. C’est aussi simple que cela…"
    "Il y a dans tes gestes plus de vigueur que d’ordinaire, comme si la possession t’importait davantage, comme s’il te fallait prendre le dessus d’emblée, ou comme si tu te vengeais de quelque chose, de quelque mauvais sort qu’on t’aurait fait. Je consens à cette violence car je crois deviner qu’elle est un exutoire."
     
    "Ce geste-là, de faire aller et venir ma main sur ta nuque, sur les cheveux courts, est un geste d’intimité pure, celui des amants éternels. Il nous amené là où personne ne peut nous rejoindre…"
    Nécessité d’écrire : "Je t’écris parce que c’est impossible de ne pas écrire, impossible de demeurer muet, impossible de ne pas tenter de te rejoindre par les mots, impossible de te chasser de mes pensées et quand ces pensées virent à l’obsession, l’écriture devient exutoire, une thérapie."

    Son frère : - Son deuxième roman
    Un petit résumé :
    Thomas meurt d’une longue agonie. Son frère (ils sont presque jumeaux et pourtant si différents…) Luca le narrateur est là, et l’accompagne, jusqu’au bout… C'est un chant funèbre,  beaucoup de délicatesse, de tendresse, d’amour, d’espoir et de déception.
    J’ai encore un peu de mal à parler de ce bouquin que j’ai lu, il y a pourtant pas mal de temps, mais l’émotion est encore là…. Et la mise en image de Patrice Chéreau était remarquable et traduit toute cette intensité de douleur, de détresse…
    Quelques citations : 
    « C’est cela que je suis, son frère… Je ne me souviens pas d’avoir été autre chose que son frère ».
    "Depuis six mois, lorsque je m’assois devant le clavier, c’est de la maladie dont je souhaite parler, c’est d’elle uniquement dont je puis parler. Alors, j’ai fait ça, abandonner le roman en train de se faire, et j’écris à propos de Thomas , je raconte la vérité pour la 1ère fois, je suis dans le réel. J’ignorais que les mots pouvaient dire le réel."
    "C’est seulement chez ceux qui se pratiquent depuis tjrs qu’on observe cette symbiose…il y a cette absence d’ambiguïté dans le frôlement des corps, qui achève de convaincre qu’il n’y a pas d’enjeu de chair, mais simplement une affection totale, intègre de chacun pour l’autre."
    Les soins : "Je devine que surviendra immanquablement un temps ou il cessera d’obéir."
    L’absence, le manque, la perte : "Je pense qu’il en va ainsi, sans doute, après la mort des autres, ceux qui nous étaient proches, lorsque arrive le temps du deuil. Je pense que c’est grâce à leurs objets familiers, grâce aux traces qu’ils ont laissées, le plus souvent involontairement, qu’on les rejoint le plus facilement."
    Comment accepter sa défection à lui, son éclipse ? Comment supporter l’insupportable béance et le manque affreux de lui ? Comment continuer avec la privation de lui, le défaut de lui ?
    "On n’est pas préparé à la perte, à la disparition d’un proche. Il n’y a pas d’apprentissage de cela. On ne sait pas acquérir l’habitude de la mort. La mort de l’autre nous prend forcément par surprise, elle est un événement qui nous désarme, qui nous laisse désemparé, y compris lorsqu’elle est prévision, le plus prévisible des événements. Elle est une occurrence absolument certaine et cependant pratiquement inconcevable, et qui nous précipite dans une étrange hébétude… La douleur, elle frappe là où ne s’y attend pas, quand on ne s’y attend pas. Elle est pure comme peuvent l’être certains diamants, elle est sans tache, éclatante. on est seul avec cette pureté-là, cette blancheur insoutenable de la douleur. On détourne le visage, on ferme les yeux, les larmes viennent dans le silence, même quand, autour de soi, règne le plus grand désordre.
    Et si on ne dit rien, c’est parce qu’on ne sait rien dire, on ne sait pas parler de la mort.
    Parfois, quand même, on finit par parler, on utilise des termes cliniques… on fait cela pour se divertir de la douleur, pour l’oublier un moment, pour s’en éloigner un peu, pour la tenir à distance, mais parler de la mort, ce n’est pas dire la mort. Dire la mort, c’est une chose impossible. Dire ce que c’est, ce qu’on ressent, ce qui arrive, ce à quoi on est en proie, on ne sait pas." ….fin

     « On ne va pas contre la volonté de l’océan »  

    Un Instant d’abandon…
     Un petit résumé :
    A la pointe des cornouailles, à Falmouth, ville de bord de mer (mer tjrs présente dans ses bouquins)… Thomas, rentre au pays après avoir payé sa dette à la société. Il y a 5 ans, il était rentré au port seul après une journée en mer avec son fils… son fils ??
    Il lui faut dorénavant vivre avec les regards des autres, avec sa culpabilité (avoir voulu l’irréparable, parce que cela devenait le seul exutoire…) 
    Il se raconte à Rajik l’épicier pakistanais, il est aimé par Betty la vendeuse de journaux, mais attend le retour de....
     Ce roman ne m’a pas passionnée, même si l’écriture de Philippe Besson est très agréable. L'atmosphère est pesante, il ne se passe pas grand chose, c'est un peu "mou"... l'évocation de la mort, du milieu carcéral...
     Une citation :
    « Je reviens avec mon mort. Je le ramène avec moi. Je transporte un cadavre.
    J’ai ça avec moi, un cadavre.
    Pour toujours.
    Quoi que je fasse, il sera là, toujours, avec moi, ce cadavre (…)
    Ils ne verront que ses huit ans massacrés, anéantis en un seul mouvement. Je sais qu’il ne me quitte pas, ce mort. Mon fils. »

     

    Oups, il va encore falloir vous parler d'un Garçon d'Italie, de l'Arrière-saison et des autres bouquins de cet auteur...
    "Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous qu'on ne sait pas lire". Jérôme Touzalim

    Alors juste avant de prendre l'avion pour aller en Irlande. Mon père me donne un ch'tit bouquin (échantillon de 10 x 15 cm) minuscule et devinez de qui : Philippe Besson. "Les Amants", une nouvelle inédite Elle/Julliard, j'imagine qu'il était offert par cette revue féminine. J'avais prévu d’autres lectures pour le voyage, et puis il a fallu que celui-ci s’impose encore ! ;-)
     C'est l'histoire d'un type de 25 ans qui tombe amoureux d'une "vieille" écrivaine de plus de 40 ans... Il lui écrit, et s'aiment...

    Je me suis dit que je le lirai et pourrais laisser ce petit truc n'importe où, et puis non il est revenu au pays !!!

    C'est terrible d'être sentimentale à ce point...  

    et comme le dit P. Besson : "les écrivains ont pour seul talent de retenir davantage que les autres, et de savoir réutiliser, recycler.... en réalité, ce sont des voleurs. Ils volent l'intimité de ceux qu'ils croisent et ne font le matériau de leur livres. Tout ça n'est pas très reluisant, quand on y songe. Si vous les admirez, vous avez tort. Arrêtez tout de suite"  

    et son dernier livre :  Se résoudre aux adieux…
    Quelle justesse de ton ! Philippe Besson aurait-il été une femme dans une autre vie ?
    L’amour fou, dévastateur... « je me suis lancée dans une aventure qui allait me dépasser.  
    Voilà. J’ai été une parenthèse, un divertissement, une diversion dans le meilleur des cas. Inutile de se creuser la tête davantage. Mais de n’avoir été que cela, et de le savoir, ne rend pas la douleur moins vive, hélas.
    Si tu étais mort, je ne t’aurais pas perdu davantage.
    En réalité, j’étais condamnée à te décevoir, d’une manière ou d’une autre. C’est ce qu’on appelle la quadrature du cercle. Je m’y suis perdue… Il faut aimer les gens beaucoup pour les accepter tels qu’ils sont. Tu ne m’aimais pas assez."
    La souffrance, le besoin de comprendre
     "La nécessité de savoir l’emportait sur la crainte de le regretter..
    Jamais je n’ai envisagé ce que nous pourrions devenir ensemble. Jamais poursuivi le moindre objectif. Ce qui comptait, c’est que tu sois là ou que tu l’aies été. Je présumais que tu serais toujours là…
    Et si l’Italie, c’était revivre enfin ? Ne plus être écrasée par les souvenirs mais apprendre à vivre avec eux, ne plus être écrabouillée par le chagrin mais le dominer, ne plus être dans le ressassement mais simplement dans l’effleurement. Ce serait bien alors. Je serais sur la voie de la guérison...
    Quel crime ai-je donc commis pour mériter pareil châtiment ? De quelle atrocité suis-je coupable pour subir un tel ostracisme ? Ce bannissement est pire qu’une sentence de mort…. Le sentiment amoureux.. on ne s’en débarrasse pas comme cela, comme d’un vieux vêtement qu’on jugerait tout à coup démodé, importable, qui nous ferait honte. Moi, j’ai de la tendresse pour mes veilles robes, elles me parlent de ma jeunesse
    . "
    La nécessité de s’éloigner.
    La Havane, New-York, Venise, Orient-Express, Paris Ce sont les détails qui me crèvent le plus le cœur. … La Havane, pas de souvenirs… je ne risque pas la chute à tout moment.
    Et puis quelques phrases que j’aime bien :
    Guérit-on jamais des hommes qui nous quittent ?
    ...Les gens quittés sont pitoyables.
    ...Les amoureuses renoncent à une part d’elles-mêmes. C’est même à cela qu’on les reconnaît.
    Une belle définition du verbe aimer :
    "Aimer, ce n’est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C’esta avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu’il y a quelqu’un au bout qui dit d’une voix douce et calme : avance, continuer d’avancer, n’aie pas peur, tu vas y arriver, je suis là."
    Sur l’écriture :
    "On n’écrit jamais pour les autres, jamais. On n’écrit que pour soi. On prétend dialoguer mais tout n’est que soliloque."

  • Gerard Philip

    1396375318.jpg Et comme les étés précédents, il nous faut faire avec ces incendies qui ravagent des hectares dans le Sud de notre beau pays. Je songe à toutes ces bestioles qui crament vivantes, parce qu’elles ne peuvent pas aller plus loin, larves de cigales, escargots, tortues… Sans parler des hommes menacés par les flammes….

    Et puis cette fois-ci, c’est près de Ramatuelle.

    Ramatuelle….

    Joli petit village, associé pour moi à Gérard Philip.

    Il est mort bien avant que je naisse et pourtant, le cinéma permet de garder l’image des siens intacte.

    Pour ne citer que quelques-uns de ses films :

    Les liaisons dangereuses
    Le rouge et le noir
    La beauté du diable
    L’idiot
    Le diable au corps
    La chartreuse de Parme
    Fanfan la tulipe
    Les orgueilleux

    Quelques précisions :

    Il ajoute un "e" à son nom pour obtenir 13 lettres avec son nom et son prénom, chiffre porte-bonheur selon lui.
    En 1953 il auditionne avec Jean Vilar un nouveau comédien, Philippe Noiret qu'il intègre à la troupe.
    Acteur engagé, il est un des premiers à signer la pétition de l'appel de Stockholm en 1950 contre l'armement nucléaire en pleine guerre froide, et devient président du syndicat français des acteurs (SFA) où il se révèle être un grand chef syndical pour les métiers artistiques du cinéma et du théâtre à partir de 1958.
    Alors qu'il souffre d'un cancer du foie, il est emporté par une crise cardiaque à Paris à l'âge de 36 ans, plongeant dans la tristesse ses nombreux admirateurs et surtout admiratrices.
     Il est enterré dans le costume du Cid, conformément à ses dernières volontés au petit cimetière de Ramatuelle, près de Saint-Tropez.

    Et puis un regret immense, celui de ne pas avoir vu cet homme sur les planches. ;-(

  • Fatals Picards

    38602943de325a4e32f9fd22886b55f8.jpgEt un petit délire…. Pour vous souhaiter une excellente soirée… ;-)

    Je découvre les Fatals Picards…
    ...Et sur la route, ils rencontrent… (vive la diversité ! avec quelques mutants surprenants….) http://www.dailymotion.com/relevance/search/fatal+picard/video/xzwl1_la-ferme-fatals-picards_animals

    Et puis pas d’accord pour Francis Huster, moi je l’aime bien, non mais ! ;-)

  • Tir groupé : Mme de Sévigné, René Barjavel, Yves Bichet

    Besoin d'évasion... donc juste un petit saut à la plage, histoire d’apprécier la grande bleue à 24°C… très agréable……
    Puis un tour en Drôme provençale, soleil, piscine privée, lavande, cigales… très, très agréable !

    d8c80d1f326e8d33f45af1b0bb01039f.jpg


    Petit bémol : pas moyen d’assister au spectacle donné au Château de Grignan, c’était complet. Tant pis, je reviendrai !
    Je n’avais déjà pas pu aller au Festival de la correspondance…
    Que de rendez-vous manqués… Un jour peut-être ?

    d91bdafe7906c23587d343d87e0e03ec.jpgDonc promenades dans Grignan, charmant village au pied de cet imposant château où Madame de Sévigné écrivit à sa fille, Madame de Grignan, à peu près pendant trente ans, chaque semaine trois à quatre lettres.

    Quelques lettres de la Madame de Sévigné sur ce site découvert pas hasard… vous y trouverez celle où il est question de son fiston…. "Son dada demeura court à Lérida"
    Et d’autres plus sérieuses….
    http://web17.free.fr/DRD01/index.htm

    Je n’ai pas chercher la maison d’Yves Bichet… Je sais que son premier métier étant maçon, il a construit lui-même sa demeure à Grignan. J’ai découvert cet auteur par la lecture de son livre, Les Terres froides, où il évoque son enfance. C’est une succession de petites histoires de souvenirs.
    « L'isolat d'Izeaux - Je suis né en Isère, dans la région des Terres froides. Cette partie du Dauphiné compte à peine quelques milliers d'habitants... Les T. Froides se situent entre le lac de Paladru, connu pour s cité lacustre et ses chevaliers-paysans de l'an mille, le bourg de Torchefelon et autre village fameux, Izeaux, qui accueille depuis des 5c23f0a9fcd1751c60dc6fb778843408.jpglustres la foire agricole de Beaucroissant.
    ...
    Je crois que se retourner vers l'enfance, c'est d'abord chercher des coupables.
    ...
    Et, après, un automne qui resplendit, abuse de ses propres couleurs, flamboie, s'achève exsangue un soir d'octobre, étranglé, atone et sans relief, feuillages et splendeurs rendus à qui de droit. »

    J’avais continué par La Part animale. "Ce roman traite de l'animalité. Il est en partie autobiographique. Il m'a donc semblé honnête de laisser ici la poésie jouer son rôle ; le rôle qu'elle tenait jadis lorsque je découvrais les yeux des bêtes. D'ordinaire, l'animalité n'est considérée que sous l'angle de la morale ou sous l'angle plus réducteur de la psychanalyse. Je pense que ces deux voies sont l'une et l'autre des impasses. Mon personnage finit par préférer la part animale qui affleure en lui ; et pour aimer, par jalouser la part divine qu'il pressent chez les animaux. Cette conscience-là, cette acceptation aurait pu, poussée à ses limites extrêmes, le projeter vers le pouvoir, vers la sagesse, ou bien encore vers la poésie. Rien de tout cela ne m'est arrivé. Pourtant Rilke est resté présent. Et les dindons aussi. Tout comme le désir de parler
    ."
    J'avais bien aimé les tribulations de ce masturbateur de dindon...
    Il a en écrit d’autres depuis, son dernier est Le Porteur d'ombre...
    "Jamil, rescapé d'un voyage clandestin dans un train d'atterrissage, rencontre Léandra, une jeune mère élevant seule son enfant. Jamil ne parle pas, ne révèle rien de son passé. Il vit dans les airs et y entraîne Léandra.
    Un monde s'ouvre, vertigineux, au moment où Jamil est accusé de meurtre. Léandra s'obstinera à comprendre le secret de cet ange mutique
    ."

    J’ai rencontré Yves Bichet, l’année dernière lors d’une avant-première, car la Part Animale a été mise en images par Sebastien Jaudeau. C'est le premier long métrage de ce jeune réalisateur.
    Le film est aussi bon que le livre... Différent, mais tout aussi bon. Je crois qu’il doit sortir sur les écrans prochainement.

    Et pour finir, découverte de Nyons, bain de foule au marché très coloré des potiers, dégustation de quelques olives. (Je sais maintenant que l’olivade est de la tapenade sans câpre ;-)…).
    3c3ab70395d559e7df9fc66362ddef4c.gifNyons est très joli aussi, petite pensée à René Barjavel, et sa Charrette bleue. La boulangerie de ses parents existe-t-elle encore ?. On est bien loin des glaces de la Nuit des temps, loin de cet amour impossible, (Simon aime Eléa, mais Eléa est à Païkan et il faut faire avec Coban… ou plutôt contre…)). J’ai adoré ce bouquin. Je crois que c’est un de ceux que j’ai le plus acheté, pour offrir… Et la beauté de ces lettres…. (Longtemps j’ai rêvé que quelqu’un me déclare sa flamme de la sorte …)
    « Je suis entré, et je t'ai vue.
    "Et j'ai été saisi aussitôt par l'envie furieuse, mortelle, de chasser, de détruire tous ceux qui, là, derrière moi, derrière la porte, dans la sphère, sur la glace, devant leurs écrans du monde entier, attendaient de savoir et de voir. Et qui allaient TE voir, comme je te voyais.
    Et pourtant, je voulais aussi qu'ils te voient. Je voulais que le monde entier sût combien tu étais merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle. Te montrer à l'univers, le temps d'un éclair, puis m'enfermer avec toi, seul, et te regarder pendant l'éternité
    . »

    Je comprends ce désir de rester dans cette Drôme provençale très charmeuse, j’ai bien pensé qu’il doit être bien agréable de vieillir dans ce pays…

    Et puis retour à la maison, plaisir de venir faire un tour ici, de faire mon rapport.
    J’espère que vous passez un agréable été vous aussi…

    5cb1dbbf1b013547bf9ad9b84ec72541.jpg

     

  • Laurent Gaudé

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    J'ai connu moi aussi, plus d'une fois, la douleur de la perte. Je sais le voluptueux vertige qu'elle procure. Il faut te faire violence et déposer le masque de pleurs à tes pieds.
    Ne cède pas à l'orgueil de celui qui a tout perdu.
    Laurent Gaudé -  La mort du roi Tsongor 

    Découverte de Laurent Gaudé.
    J’ai commencé par Cris…  : la guerre des tranchées (quel réalisme, quelle boucherie, quelle connerie la guerre !) et ce cri qui résonne encore… ;

    Puis j’ai lu Eldorado : (la clandestinité au prix fort, bouleversant - j'ai pensé un peu à la liste de Schindler... à cet homme qui regrettait de ne pas avoir fait plus...). Me reviennent alors des images de reportages de l’émission Envoyé Spécial, parce qu’à l’heure actuelle combien d’hommes sont en train de vivre ou de crever dans de telles conditions. N’y a t’il pas de place pour que tout le monde puisse vivre dignement sur cette terre ?

    J’ai poursuivi par : La mort du roi Tsongor et là franchement, quelle ingéniosité... Il y a plein de petites "trouvailles" qui m'ont charmée. Belle écriture au service d'une épopée incroyable. (Là, j'ai eu un peu l'impression de revoir le film sanglant 300, les cadavres empilés et les guerriers surprenants... heureusement qu'il y a de l'amour, quoique... )
    Arrivée à la fin, je me demandais comment l'auteur allait terminer sans me décevoir, et bien pari tenu !

    Me reste encore à découvrir quelques uns de ses bouquins…  "Le Soleil des Scorta"...  pour lequel il a eu le Goncourt en 2004.

    Autant de livres, autant d'univers différents, une belle plume, vraiment de très bons moments en compagnie de Laurent Gaudé... ;-) 

  • Stephan Eicher - Eldorado

    da16287664ffa75e7baee8dd7bca0d5e.jpg"C'est la fête nationale
    j'entends battre ton cœur
    et tous ces dingues qui tirent en l'air
    depuis toutes ces heures
    est ce que tu te souviens, est ce que tu te souviens
    de notre rendez-vous de notre rendez-vous »

    Stephan Eicher - Raphaël

    Première écoute de l’album de Steph, les vacances ont du bon, on peut enfin faire ce que l’on  a tendance à remettre au lendemain (sacrée procrastination – et merci à Thomas pour ce rappel à l’ordre !).

    L’a l’air gentil le garçon, un peu nonchalant, la chtite moustache ne lui va pas mal… ;-)

    Eldorado débute par «Confettis ».

    "Béni
    soit le fossé qui nous sépare
    Il ne sera
    Jamais assez profond
    Le prix
    Que tu payes, pauvre connard
    Dépasse
    Ta pauvre imagination

    Je te la laisse
    Je te la laisse
    Fais-en des confettis"

    Et tac ! Ouf, Stephan qui se lâche, ou qui la lâche....

    Je retrouve donc avec plaisir, dès ce premier titre, cette excellente association : Philippe Djian (auteur que j’aime bien aussi) et Stephan Eicher, elle a fait ses preuves depuis si longtemps et sait me toucher.

    Puis c’est Rendez-vous : chanson ensorcelante. Vous savez, le genre de truc qui prend une place dans votre petite tête, qui s’installe et qui ne veut pas y ressortir de sitôt. … et le vent sur le chemin…. Et le vent sur le chemin… Là, le parolier c’est Raphaël (ah, c'est peut-être pour ça alors !), il fait aussi les chœurs sur la chanson titre… et le vent sur le chemin…. Et le vent sur le chemin…

    Une chanson aussi écrite par Mickaël Furnon : Dimanche de décembre (pour varier les plaisirs).

    Et puis on retrouve encore le grand Philippe Djian pour  Voyage (+++), Solitaires, Eldorado (voir la petite histoire sur son site...), Pas déplu…. Et puis d’autres en allemand, en anglais, avec des mises en musique originales et très agréables….

    A la première écoute, elles ne m’ont pas toutes fait craquer, mais je crois que ça y est, le mal est fait.. ;-)

    Une visite sur son site, très élégant (tout de noir vêtu) s’impose. On y trouve les paroles de son dernier album ainsi que beaucoup de titres à écouter. Et si vous vous y inscrivez, vous aurez même la possibilité de voir une 20ène de clips… un vrai régal.

    http://www.stephaneicher.com/

    Et le vent sur le chemin… et le vent sur le chemin….
    Je vous avais prévenus ! ;-)