"Je m'en vais bien avant l'heure
Je m'en vais bien avant de te trahir
Je m'en vais avant que l'on se laisse aller
Je m'en vais avant que l'on puisse en rire
Je m'en vais en gardant toute ton odeur
Je m'en vais en te regardant dormir
Je m'en vais car l'on s'est vu voler
Je m'en vais avant que l'on ne puisse atterrir
Je m'en vais car l'on s'est tant aimé
Je m'en vais avant de te détruire
Je m'en vais pour que tu ne m'oublies jamais
Je m'en vais en te voyant sourire
Je m'en vais en croyant que tout est vrai
Je m'en vais avant de te découvrir
Je m'en vais bien avant de te décevoir
Je m'en vais bien avant de te trahir"...
Miossec
Ah, non reste encore, Christophe !!!!
La petite voix
Les filles comme moi, elles étaient devant, au 1er rang, collées à la scène.
C’était une première fois : Miossec en concert !
Les filles comme moi ont écouté Alan Corbel, la première partie, mais n’ont pas vraiment été conquises. Ses chansons se ressemblent toutes, monotones, lancinantes… et aucun texte en français, dommage !
Les filles comme moi ont vu un technicien qui a réglé tous les instruments, les uns après les autres, puis les micros, les uns après les autres. Il a fallu encore attendre ½ heure. Les filles ont trouvé le temps long.
Les filles comme moi ont vu arriver les musiciens et puis Miossec, plutôt petit, en mauvais état... la démarche hésitante, des gestes mal assurés, le regard vague… Il a dit que cette attente le faisait aussi "chier" que nous ! Les filles comme moi, se sont demandé alors pourquoi ce temps mort ?
La musique a commencé, le son n’était pas bon, pourtant le Transbo a plutôt une bonne acoustique !
Miossec a pris son pied de micro. Il ne l’a pas lâché pendant l’heure et demie de concert, ne cessant pas de le balancer, de le reprendre, de s’accrocher à lui.
Et puis il a chanté, et la magie a opéré... envahissant les filles comme moi !
Elles sont restées scotchées… même si elles ne comprenaient pas toutes les paroles comme elles les connaissaient, elles ont laissé monter l’émotion…. Le plaisir, la joie d’être là, si proches de cet homme…
Là, les filles comme moi ont oublié leur journée de travail, leur vie, l’attente, la mauvaise qualité du son….
Elles ont aimé retrouver cette voix ensorcelante qu’elles ne connaissaient que par les disques. Elles ont craqué pour son sourire charmeur. Elles ont vibré au rythme de ces textes sombres et désenchantés qui les touchent.
Les filles comme moi, ont aimé voir les veines sur ses avant-bras…. Ses petits "poipoils" du ventre quand il levait les bras et que le tee-shirt n’était plus sur le ceinturon de cuir….
Elles ont aimé le voir prendre le drapeau de la CGT qu’un type du public lui avait tendu. Il a chanté avec, et pour ne pas être redevable, il l’a échangé contre une sorte de tambourin.
Les filles comme moi ont été touchées par cet homme blessé dans son coeur, dans son âme, dans son corps, aussi…. Ses textes sont comme lui, il semble en avoir pris plein la tronche, mais tout de même, qu’est-ce qu’il est attendrissant et beau, il semble encore si fragile, si gentil ! Sincère, il ne semble pas jouer...
Les filles comme moi ont été émues par la reprise de Osez Joséphine…
Les filles comme moi applaudissent longtemps, bougent, lèvent les bras, chantent ! Elles ne veulent pas partir et en veulent toujours plus.
Les filles comme moi, repartent chez elle, excitées comme des puces, elles ne trouvent pas le sommeil facilement, profitent encore de ce moment magique…
Après, elles sont presque tout sourire, elles pensent que le monde est bon, les gens sympas.
Les filles comme moi aiment Miossec.
Mais je vous l’accorde, toutes les filles ne sont pas comme moi !
Une petite vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=bwFVTP8KV6w
"Seul ce que j'ai perdu
m'appartient à jamais"
Elisa Félix