Souvent mes lectures sont associées à quelqu’un qui m’a conseillé un livre, un auteur : Fred Vargas, les souffrances du jeune Werther, Le roi Tsongor, Fredéric Dard, Stephen King, Alexandre Jardin, Beigbeder. Ce n'est pas original me direz-vous ! ;-)
J’ai suivi la plume de Christian Bobin grâce à une amie. Elle me parlait avec une telle admiration de cette écriture, et du livre : «Le Très-Bas», - l’histoire de St François d’Assise - pour lequel l'auteur a eu le prix des Deux Magots et le Grand prix catholique de littérature…. Mais elle semblait un peu déçue par mon manque d’enthousiasme… Aussi lorsque nous nous sommes revues, elle m’a mis ce petit bouquin entre les mains. Et du coup, je l'ai lu.... et je ne regrette pas ! Parce qu’effectivement…moi aussi… ;-)
Que dire de cette dentelle, de ce fin ciselé, de ce style épuré, minimaliste.
Christian Bobin parle si bien de la vie, de la nature, des petits plaisirs, des feuilles, des arbres, des fleurs, des enfants qui grandissent, des amours qui perdurent, du temps qui passe... mais aussi des grandes peines, des absences, de la solitude….
Quelques citations de Autoportrait au radiateur … :
Finalement je n’aime pas la sagesse, elle imite trop la mort. Je préfère la folie, pas celle que l’on subit, mais celle avec laquelle on danse.
(J'avais aimé cette citation lue dans un forum ;-), je m'étais dit qu'il fallait que je découvre cet écrivain... et puis le temps passe... Et hop, le revoilà ! Comme quoi !)
Ce soir, les fleurs et moi, on est fatigués. Rien de grave. Demain, j’inviterai de nouvelles fleurs et un nouveau moi.
« Chez moi », c’est là où il y a assez de solitude pour qu’une rose y vive.
L’art de la conversation est le plus grand art. Ceux qui aiment briller n’y entendent rien. Parler vraiment, c’est aimer, et aimer vraiment, ce n’est pas briller, c’est brûler.
Vert franchement vert, jaune franchement jaune, les tulipes ont une manière adolescente de simplifier le monde.
Veux-tu savoir ce que je fais de mes journées, toi qui, patientant sous quelques mètres cubes de terre, n’accroches plus ton cœur à la girouette des soleils et des lunes ? C’est très simple : j’apprends à aimer les vivants comme je t’aime aujourd’hui, d’un amour calme et blessé, délivré du chaos des demandes.
Voyons : qu’est-ce qui au juste me met au monde, ou plutôt m’y remet, puisque je suis enclin à le quitter sans arrêt ? Pour aujourd’hui, je peux répondre : un verre de vin blanc…la lecture… une pensée de toi.
Ce n’est pas que j’aime tout le monde. C’est le contraire : j’aime « chacun » d’un amour souvent rude, guerrier par nécessité.