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Un Werther’s original

1619653359.jpg"On conserve les lettres, pour ne les relire jamais,
finalement on les détruit, par discrétion,
et ainsi disparaît sans retour, pour nous et pour d’autres,
le plus beau souffle de vie et le plus direct.
Je me propose de réparer cette négligence
.."
Johann Wolfgang Von Goethe


IL y a quelques mois, j'ai succombé sous le charme de Werther à la lecture du remarquable "Les Souffrances du Jeune  Werther"  de Johann Wolfgang Von Goethe (merci Bob).

Comment ne pas souffrir dans la description de cette "passion réfléchissante, la passion qui se juge elle-même et se connait sans pouvoir se dompter" écrivait Madame de Staël.

Goethe disait "je n'ai relu ce livre qu'une seule fois depuis sa parution ; et je me suis bien gardé de le relire ensuite. Ce sont de vraies fusées incendiaires. Ce livre m'est pénible, et je crains toujours d'éprouver à nouveau l'état pathologique où il a pris naissance".

Genre d'histoire où tout peut basculer et si tu t'en sors, tu ne t'en sors pas indemne...  Certaines douleurs ne sont pas "re-imaginables", principalement les douleurs physiques, pour d'autres plus "spirituelles" (même si le mal est souvent aussi très physique), c'est un peu comme s'il suffisait d'un souffle sur la cicatrice pour en percevoir de nouveau toute l'intensité... Quoique pour Goethe, relire son livre, n'a rien d'un souffle, ce serait plutôt une grosse tempête.

Il parait que l'on se suicidait "à la Werther"... Mme de Staël écrira que "Werther a causé plus de suicides que la plus belle femme du monde.."

J'ai donc pensé qu’il me fallait prendre de la distance avec ce livre quelque peu « vampirisant » avant de revenir à l’écriture de  Johann Wolfgang von Goethe. C’est donc chose faite avec les  « Les Affinités électives ».

Même s’il est moins "puissant", j’ai bien aimé.

L’auteur part d’un principe chimique :

« Il y a séparation et formation d’un nouveau composé, si bien que l’on se croit désormais autorisé à employer le terme d’affinité élective, car tout se passe réellement comme si une des combinaisons se voyait préférée à l’autre, choisie plutôt que l’autre » …

qu’il va appliquer à la complexité des sentiments :

« Toi, Charlotte, tu représentes A, et moi, je suis ton B, car en fait je ne dépends que de toi, et je te suis comme B suit A. Le C est de toute évidence le Capitaine, qui cette fois me dérobe en quelque sorte à toi. Dès lors, il est juste, pour que tu ne sois pas condamnée à fuir dans l’indéterminé, qu’on te procure un D, et c’est, sans aucun doute, l’aimable petite demoiselle Odile, à la venue de laquelle tu ne dois pas t’opposer plus longtemps. » (pp. 77-78)

« Imaginez entre A et B une union si intime que de nombreuses tentatives et maintes violences ne réussissent pas à les séparer ; imaginez C pareillement lié à D ; mettez les deux couples en présence : A se portera vers D, C vers B, sans qu’on puisse dire qui a quitté l’autre le premier, qui s’est uni à l’autre le premier. »

En pratique :
Onprend alors un couple heureux Edouard et Odile, auquel vient se joindre :  le capitaine (ami d’enfance du premier) puis Odile (nièce d’Odile). Que pensez-vous alors qu’il advienne ?

Et bien il faut le lire…. ;-)

En guise de conclusion (où tout est dit....) une citation de l'auteur :

    «Les grandes passions sont des maladies sans espoir :
ce qui pourrait les guérir ne fait que les rendre vraiment dangereuses.»

Commentaires

  • Je sais pas si j'ai envie de le lire ou de l'éviter... Ca a l'air d'être passionnant, mais aussi d'être sujet à larmichettes...
    Alors? :)

  • Spendie, prends le risque ! ;-)

    en premier : "Les Souffrances du Jeune Werther"........

    Et puis reviens-vite ! ;-)

  • Ca fait un bout de temps que je suis tentée de le lire (merci Thomas pour la pub), mais je crains que cela ne parle que du désespoir de Wherter par rapport à un amour contrarié. Et je n'aime pas lire les trucs où ça dégouline de sentiments amoureux ;-(
    Qu'en est-il au juste chère Kris ?

  • Ben oui, c'est vrai où il est le Thomas ?????
    Viens refaire un peu de pub, nous parler de tes lectures, puisque tu t'es lassé de nos jeux d'écriture... J'en ai marrre de dire que tu me manques, je te soupçonne d'en profiter un peu, à moins que tu sois en train de m'oublier vraiment... ;-(

    Donc Tommie, si tu as envie d'une belle écriture au service d'une histoire d'amour, (impossible, évidemment)... suicide ou renoncement ? La vie, oui, mais à quel prix ?
    Heureusement que toutes les histoires ne sont pas aussi "puissantes" et aussi dévastatrices... parce que celle-ci déchire grave, mais au vrai sens du terme. Ce ne sont pas des larmichettes, ni du dégoulinant, c'est plutôt une mise à nu... une question de vie ou de mort (comme dans les films !)
    Parfois on quitte (ou l'on est quittée) et tout s'écroule, on se demande alors à quoi ça sert de vivre, pourquoi ? Pour qui ? A quoi bon... La pente est sacrément rude à remonter...

    C'est ce genre de bouquin ou tu te dis que toutes les histoires sont différentes, et pourtant, parfois cette intensité, cette douleur... et l'on est content de découvrir cela dans l'écriture de quelqu'un d'autre, quelqu'un a retranscrit cette universalité... On se sent un peu moins seul, c'est presque rassurant, même si la douleur de l'autre redonne un peu vie à la sienne...

    Enfin, pas très intéressant ce commentaire... Thomas Help me, please ! ;-)

    Et puis, au fait, Tommie as-tu lu Lambeaux de Charles Juliet ? C'est un autre genre, mais j'aimerais bien avoir ton avis sur celui-ci aussi. Il est tout petit, mais tellement grand (oui, je sais je suis en grande forme ce soir ! ;-)
    Je t'embrasse...

  • Les souffrances sont vraiment un moment de délicieuse tombées enâbîme.
    De celles qui vous emportent loin des sentiers battus de l'écriture.
    C'est aussi le sujet du suicide motivé et légitimé par cette oeuvre. C'est une des raisons qui a fait que ce roman a été interdit à sa parution...
    Et puyis, il y a l'écriture, fiévreuse souvent, proche d'une sorte d'hallucination et d'un irrémédiable besoin d'aimer, de se sentir désiré.. J'ai retrouvé cette écriture, cette façon de ressentir dans les nouvelles de Maupassant par exemple...

    C'est un chef d'oeuvre allemand quoi...

    Kris, j'étais légèrement pris ces derniers temps, un peu à l'ouest aussi, jeune marié, c'est poas tous les jours faciles non plus, mais la fête fut à la hauteur.
    Je t'embrasse
    Solidésir

  • Génial l'Ami Sol.... !!! Alors tu as un excellent alibi qui explique ton absence... Je me suis gendarmée pour ne pas t'écrire et te demander si tout allait bien... (tu me connais !)
    Et puis non, en fait tu t'es marié ! ;-)
    Formidable !!! Alors je n'ai plus de crainte, quelqu'un veille sur toi, tout le temps... ;-)
    Je te souhaite pleins de bonheurs.... des gros, des petits et des moyens....
    Prends tout... ;-)
    Je t'embrasse.

  • Je te remercie.
    et j'adore ta dernière phrase.

Les commentaires sont fermés.