"Vieillir n’est au fond, pas autre chose
que n'avoir plus peur de son passé".
Stefan Zweig, pour moi peut-être bien, certainement, le plus grand !
J’aime son sens magistral de la psychologie dans l'analyse des comportements humains (admirateur et ami de Freud). Romain Rolland lui attribuait "ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies, qui a fait de lui un pèlerin passionné, et tjrs en voyage ».
Incroyable, cet amour, cette curiosité de l'autre... ce respect. . Jamais aucun jugement, aucune critique, toujours une grande humanité, un tableau d'une réalité époustouflante, la description de la passion « en ce qu’elle a d’irrésistible et de semblable à la folie », de la souffrance, de la douleur, du décalage, de l'incompréhension.
"Il aime par l'intelligence. il comprend par le cœur" disait Romain Rolland.
En 1914 il déclare la guerre à la guerre, utilisant à cette fin l'arme de la création littéraire. La catastrophe des années quarante lui apparaît comme la négation de tout son travail d'homme et d'écrivain...
En 1942, désespéré de voir les succès du nazisme en Europe, Stefan Zweig se suicide en compagnie de sa femme.
Il écrit alors ce message d'adieu (en 1942) :
"Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir: adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux."
J’ai terminé, il n’y a pas très longtemps les livres de poche de la collection "Classiques Modernes" de la Pochothèque, vous savez cette collection imprimée sur du papier cigarette....
Deux volumes regroupent romans, nouvelles et Théâtre de Zweig..
A lire absolument. ;-)