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vienne

  • Tiens bon la barre...

    marie-annick lepine, cowboys fringants

     

    "Il n’y a pour l’homme que trois événements :
    naître, vivre et mourir.
    Il ne se sent pas naître,
    il souffre à mourir,
    et il oublie de vivre." 

    Jean de la Bruyère

      

    L’homme peut être pensant, certes, mais il n’en reste pas moins un roseau, qui plie et qui finit tout de même par se rompre…

    Non, nous ne sommes pas égaux, nous ne le sommes jamais.

    Pour certains, leurs vies seront longues, si longues, qu'elles finiront par  s’effilocher. Leurs corps faibliront, se dilueront, les mémoires flancheront, se réinventeront ou ne seront plus…  des vieux « qui ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit » disait Jacques Brel. 

    D’autres ne feront pas de vieux os. Certains décrocheront à 27 ans, ou plus tard, ne trouvant toujours pas le sens.. Ou alors, ils tireront leur révérence, parce qu’ils n’auront pas le choix, il faut bien le reconnaître, ils se seront battus, auront cherché la parade, auront essayé de comprendre, en voulaient encore pourtant, n’auront cessé d’y croire. Monsieur David Servan-Schreiber était un homme intelligent, charismatique.  Il pensait que "la science ne doit pas devenir un dogme, sa vocation d'origine est d'ouvrir des portes. » Il a fait un passage dans la jungle, a défriché, mais a fini par déposer les outils. Parce qu’au final l’homme reste bien impuissant devant ce genre de chose !

    N’oublions pas ceux qui se croient vivants parce qu’ils « nettoient » l’humanité, eux, ont un but ! Ils exterminent, tirent dans la masse ou posent leur bombe. Leur vie n'est alors que le moyen d'accomplir leur "mission"..

    L’homme et sa toute puissance de pacotille se croit grand et fort, il pense avoir la main mise sur tellement de choses, et puis il est ramené à sa condition d’apprenti sorcier qui brasse de l’air ! La Nature se charge de le rappeler à l’ordre. Alors, il prétend vouloir changer le monde, le rendre meilleur. Mais depuis qu’il est sur sa petite planète, qu’a-t-il fait ?

    Aujourd’hui, certains de nos frères crèvent, encore, comme des chiens, de faim, de soif, par manque de soin, ou par manque d’amour…

    Facile de jeter la pierre dans la mare me direz-vous, vous aurez complètement raison, n’empêche que….

    Il est vrai que nous avons pris le bateau en marche, il nous faut « se relever, Avant de tomber, Tomber, Tomber et nous relever, Retomber, Tomber et nous relever, Chacun dans sa solitude, Cultive ses certitudes, Qui par instinct de survie, Confortent nos vies » texte des Cowboys Fringants. Je suis allée les applaudir il y a quelques jours au théâtre antique de Vienne. Dés le début du concert, nous étions tous sous la pluie, mais que le moment était bon ! Une telle osmose ! L’impression d’un nuage de bonheur posé en ce lieu, un concert bon enfant, du bonheur partagé.  Cela fait un bien fou !!!  

    La vie est donc parsemée de petits, de grands bonheurs, de douceur, de tendresse, de petites de grandes peines, de déchirures, d’accompagnements et d’abandon, de détachement, de haine. Il nous faut faire avec tout cela ! Certains règlent leur compte, d’autres tentent de trouver d’autres voies…  « Mais au bout du chemin dis-moi c’qui va rester… » 

  • Ce que l'on s'aime !

    tryo.jpg.jpg"Marcher droit avec nos travers
    Marcher de travers
    Mais dans nos droits"
     

     Si le monde était à refaire,
    Je le referais avec Tryo

    Hier, ils ont enflammé le théâtre antique de Vienne. J'adore les concerts d'été dans ce lieu. On fait la queue, sous un soleil de plomb. On s’installe, les fesses sur la pierre encore chaude… (ah, si elle pouvait parler, elle en a tant vu !). On se prend quelques gouttes de pluie sur la tête. On peut apprécier une grande bière fraîche à 5 euros ! On regarde avec des yeux d'enfant, devant, la scène grandiose et derrière, le « mur » de public. Et puis on chante, on danse, on a les yeux écarquillés, on applaudit, on vit ! Qu'il est agréable d'être à l'extérieur, de sentir le petit air frais de minuit. C'est l'été, c'est la fête, c'est bon !

    On écoute les premières parties. On espère que ce ne sera pas trop long…
    Et hier, il a fallu attendre plus de 2 h avant d'avoir 1 h ½ de Tryo, c'est quelque peu frustrant !

    C’est Manu Larrouy dit "Larrouille" qui a débuté de façon plutôt agréable la soirée.. Chanteur, sympa, à l’aise sur scène et avec le public. Il est accompagné par son acolyte au violoncelle.

    Puis c’est au tour de " La Ruda ". Je ne connaissais pas et il était impossible de comprendre les paroles, cela gueulait vraiment beaucoup. Un peu long, mais à découvrir dans d’autres conditions. Histoire de savoir de quoi parle cette bande de gaillards énergiques… Du rock alternatif festif !

    Enfin Tryo, un régal ! J'aime leur engagement, leur façon d'être, leur joie, leur connivence, leurs textes, leur musique, leur enthousiasme, leurs musiciens (deux percussionnistes du tonnerre)  leurs chanteurs aussi, Christophe Mali me fait craquer (surtout avec ses baskets jaunes), j'aime un peu moins la voix de Guizmo, (mais quel look, coco !), bref, chacun son genre, et un si beau mélange... Ils s'amusent, passent quelques messages, font les cons, chantent (oui, tout de même).

    C'était vraiment bien !
    Trop court, bien sûr !

    On aimerait qu'ils reviennent plusieurs fois, que les lumières ne se rallument pas après un pas de danse sans paroles, on aimerait qu'ils reprennent les micros, qu'ils en fassent encore… et puis non. Alors le flot humain redescend la colline et part se coucher, des mélodies enivrantes, de belles images dans la tête. On aimerait pouvoir leur dire merci pour cette soirée inoubliable, on le pense seulement, mais très, très fort !

    Un lieu magique, un public attentif et actif (je suis crevée, moâ aujourd'hui, mal aux mains, mal aux pieds), être avec des gens que l'on aime, une bonne ambiance, de la bonne musique, un groupe extra, des jeux de lumières magnifiques, du plaisir d'être là pour tout le monde…. Facile de passer une excellente soirée, en fait ! ;-)

  • Y'a pas que tes copines qui te trouvent très, très beau !

    ticket 47.jpg"Si pour un rien mes yeux
    Se trempent de chagrin
    Se trompent c’est pour mieux
    Oublier demain
    Peut-être tout à l’heure
    D’ailleurs je ne sais plus très bien
    Pourquoi je pleure
    Passer du rire en avalanche
    Aux larmes essuyées d’un revers
    Puisque la vie n’est pas étanche"

    Poney Express

     


    Parfois avoir de grands enfants a des avantages… comme celui de les « accompagner » au concert de BBB, j’ai cité  les BB Brunes ! On a alors moins de scrupules à aller dans la fosse, on se retrouve entre FIIIIIIIIIIIIILLLLLLLLLLLLLLLLLLLLEEEEEEEEESS, plutôt djeunes, très djeunes, (les autres !), il y a tout de même quelques autres mamans et quelques « mecs » venus accompagner leurs nanas…. !!!

    Un pourcentage au mètre carré de jeunes filles en fleur impressionnant. Elles sont belles, maquillées, bien sapées, certaines ont mis leur diadème, on se croirait dans un conte de fées, ambiance sympathique, bon enfant..

    La première partie est assurée par Poney Express, plutôt cool, gentil et agréable, la jolie voix d'Anna Berthe (ex-chanteuse de Têtard) accompagnée par Robin Feix (bassiste du groupe Louise Attaque). J'aime ce côté folk, pop...Ouverture très plaisante de cette soirée de concerts.

    Vient ensuite Déportivo, que j’avais déjà vu en concert avec Luke, là ça « dépote », ils sont excellents ! Ils reprennent « la vie de vaut rien » de Souchon….« Les bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement » de Miossec (on aime leurs références) et tous leurs tubes…   Le problème c’est que quand  Jérôme,  le chanteur du groupe, se lance sur la foule pour slamer, les fiiiiiiiiiiiillllllllllllllles avec leurs petits bras ont un mal fou à le faire avancer, et le body-surfing, se transforme alors en body-tombing…. Heureusement que les hommes en noirs  ( les types de la sécurité) ont de plus « gros bras » et on remis le charmant chanteur sur scène. Il me faut du reste saluer ce service de sécurité qui m’a laissé entrer avec ma bouteille d’eau, le bouchon à la main et mon appareil photo… Pour une fois, effectivement, nous n’avons pas eu droit à des types qui font la gueule, qui nous fouillent scrupuleusement et confisquent les appareils photos ! Pour une fois, ils étaient même plutôt souriants ces hommes là, j’avais oublié que c’était possible. A la fin,  ils ont fait passer de l’eau aux personnes qui étaient tout devant, et ont même fait des photos, comme quoi, on peut être agent de sécurité sur un concert et être humain !

    Puis la cerise sur le gâteau pour toutes ces petites minettes : BBB. Alors là, elles hurlent, et cela frise les ultrasons, c’est un long cri aigu qui déchire la nuit et couvre les guitares, imaginez !  Cela signifie que le moment est presque sacré, les mains sont tendues, les yeux écarquillés, nous, non : ….  Elles,  ne font qu’Une…. Elles semblent fascinées… et puis elles bougent, elles crient, elles chantent, elles dansent, c'est plein de vie !!!

    Il faut dire qu’il sait y faire le jeune Adrien, quel charme ! Les textes sont simples, mais la musique est bonne. L’émotion est partout, vibrante, dégoulinante, ensevelissante, débordante   !

    Un regret : pas de moment de "mélange" ou de "partage" ;  une petite chanson reprise par deux ou trois groupes ensemble, pas de rappel non plus pour les BBB, quel dommage ! ;-(

    Du coup, un mot semblait tourner en boucle dans ma petite tête d’ado : ENCORE ! Encore ! Encore !

    Hier j’avais 16 ans et l’impression d’aller à  mon premier concert ! ;-)