Tribune libre... number 3...
"L'histoire du travail est souvent
une fresque de la misère ;
elle est aussi un long roman
d'amour et de joie."
Bernard Clavel
Bernard Clavel est - je ne peux pas en parler au passé car il me semble présent - un écrivain discret bien que prolifique et engagé. Deux de ses trois sagas tiennent une bonne place dans ma bibliothèque.
Car je ne connais que le Clavel des grandes séries romanesques où des héros simples, habiles et de grand coeur sont confrontés à une nature hostile : la guerre en Franche Comté pour les « Colonnes du ciel », le froid et la forêt non défrichée des bords du St Laurent au Québec pour « Le Royaume du nord ».
Ces personnages à la « Depardieu » (de la bonne époque), à la fois tendres et forts, on ne peut les oublier. Ils vous font aimer l’authenticité qui doit être trouvée au fond de soi afin de vaincre cette Nature et finir par l’aimer. Car elle est notre.
Il fût révélé par « L’ouvrier de la nuit » publié en 1956 (à 33 ans) où il raconte un personnage travaillant de ses mains le jour, et de sa plume la nuit.
Clavel est un auteur majeur totalement ouvert au monde qui n’a jamais voulu s’éloigner de son milieu ouvrier d’origine. Il y est demeuré ancré par son oeuvre. C’est sa singularité.