"La corde pour te pendre...."
Le suicide, ce n'est pas vouloir mourir, c'est vouloir disparaître.
Georges Perros - Papiers Collés
Il est vrai que nous avons plus entendu parler du prof, qui à bout, a donné une gifle à un gosse irrespectueux, ce dernier fils de gendarme… donc prof menotté, garde à vue, et normalement tribunal correctionnel…
Par contre; je n’étais pas au courant du suicide de Julien, 16 ans, qui s’est pendu le 2 février, dans sa cellule de l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Meyzieu !
Qui est responsable de la mort de ce jeune ? Personne ? Tous ? Certains tout de même ?
Quelles seront les sanctions pour ceux qui permettent qu’à 16 ans on se suicide dans une prison pour mineurs ? Que mettons-nous en place pour prendre en charge ces jeunes délinquants, leur donne-t-on les moyens de tenter de s’en sortir ? Quel encadrement, quelles formations ?
Quel budget, quelle organisation, quelles procédures ?… Il est grand temps de faire quelque chose pour que nous ne puissions plus dire : comment peut-on en arriver là ? Comment est-ce possible ? …
C’est révoltant, écœurant…
http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/02/retour-sur-la-v.html
http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/02/dati-la-prison.html
http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/02/un-garon-de-16.html
Commentaires
Dans les dernières années de ma carrière d' "instit de maternelle", des "petits bouts de chou" de 3 à 4 ans commençaient à répondre à nos demandes de respect envers les autres camarades de classe ou de respect envers les locaux et le matériel collectif, par des "ta gueule"!
Lorsque cette attitude se répétait et qu' ils en étaient alors informés, certains parents se réjouissaient de l' attitude "déjà virile" de leur "petit mec" ou du "caractère bien affirmé" de leur "petite nana".
Je ne travaillais pas dans un quartier qualifié de "difficile" mais dans une petite ville de la banlieue sud où le prix des maisons, devenu plutôt dissuasif, a amené une population relativement aisée...et pas mal de 4x4.
Les écoles où j' ai connu avec les meilleurs contacts entre parents et enseignants, comme entre enfants et enseignants ont été celles de la ville de Saint Ouen (quartier des "Puces") avec des gens de toutes origines, chaleureux, disponibles et intéressés de près au travail de leurs enfants.
La violence, délinquance...ces thèmes ont été abordés X fois aux réunions d' école.
Un jour, j' ai renoncé à y participer...pourquoi ?
Parce que, dans chaque classe de maternelle, nous vivions au quotidien avec 30 à 35 élèves dans un espace réduit...parce que des enfants de 3 ans arrivaient chaque matin à l' ouverture de la garderie et quittaient l' école chaque soir à la fermeture de cette même garderie...parce que ces mêmes enfants passaient des semaines de vacances dans ces mêmes locaux, rebaptisés pour l' occasion: "Centre de Loisirs"... parce que j' en avais assez d' entendre des "yaka" et des "yakapa"... parce que la "faute" était rejetés des uns sur les autres alors que ce n' est pas en terme de "faute" qu'il faudrait aborder le problème.
Chaque année, je créais un livre collectif dans lequel chaque enfant dessinait ses deux parents au travail et j' écrivais ce qu' il m' en disait.
En 20 ans, j' ai noté un changement énorme: peu à peu, les enfants n' ont plus été capables de dire autre chose que: "il (elle) va au bureau" et "il (elle) fait du travail sur l' ordinateur".
Qui prend le temps aujourd' hui de raconter à ses enfants en quoi consiste son travail ? qui donne, par son discours, l' envie à ses enfants de grandir pour accéder à une profession aussi digne d' intérêt (sinon plus) que celle de ses parents ? qui donne ainsi à ses enfants un goût de vivre ?
Moi, je n' ai pas de solution à proposer... sinon une révolution !
As-tu vu cette publicité (datant de quelques années) où un enfant se servait une boisson "énergisante" et se transformait en un grand costaud devant sa mère sidérée....
Commentaire du bambin : "Y' a qu' ta mère pour croire que c' est du jus d' orange"!
Cette pub n' était-elle pas d' une grande violence ?
Au delà de cette nouvelle d'une grande tristesse. Quel profond mal être touche ces enfants, ces ados? Qu'elle folie les pousse à devenir "monstrueux", suffisamment pour être en taule?
Quel avenir pour eux?
Le détenu de 49 ans qui a violé et tué un petit délinquant de 25 ans il y'a 3 semaines (en Suisse)au pénitencier zurichois de Regensdorf était un dangereux criminel condamné pour deux meurtres successifs.
La violence de cet ancien infirmier en psychiatrie donne froid dans le dos: en 1982, il tuait à coups de barre métallique un écolier schwytzois de 14 ans qui passait à vélo. Onze ans plus tard, ce criminel noyait un ado de 13 ans qui pêchait dans une rivière thurgovienne, avant de transporter dans un champ son cadavre découpé en morceaux.
Cette bestialité a fait de Roland K. un criminel dangereux pour la société, mais, douze ans après sa condamnation, il n'était pas placé dans une cellule de sécurité.
Comme chaque week-end, les détenus de Pöschwies n'étaient pas astreints au travail ce dimanche dernier. Les cellules sont restées ouvertes de 8 h 30 à 16 h 30 pour permettre aux 436 prisonniers de se rendre visite, sauf pour les six détenus du quartier de haute sécurité.
C'est cette possibilité qu'a saisie Roland K. Après avoir tué un toxicomane cambrioleur qui devait être libéré le mois prochain, il a été transféré dans une clinique psychiatrique pour empêcher son suicide..
ah, la folie des hommes... ;-(
Il est clair que l'on devrait faire quelque chose... Il y a parfois des appels au secours que l'on devrait prendre au sérieux ! Et puis manque de personnel, manque d'effectif, manque de formation, manque de structures adaptées, manque de budget, manque de temps... tant d'excuses qui permettent l'irréparable, l'inhumanité de certains humains !
Latviane, je suis tout à fait d'accord avec toi ! Je me suis arrêtée chaque fois pour élever mes enfants. J’ai fait le choix de travailler à temps partiel pour être là, connaître leurs enseignants, les suivre et pouvoir être à côté si besoin. Et même en étant disponible, j’ai loupé tant de choses… Je me souviens quand j’étais petite, je rentrais de l’école à midi, je trouvais maman à la maison, elle avait préparé un bon repas, elle chantait souvent. Encore aujourd’hui, avec mes fils, nous prenons tous nos repas ensemble le soir, pas de TV au milieu de la table et rarement de plats surgelés…Nous passons souvent beaucoup de temps à faire les devoirs, je connais les profs de mes enfants. Mais tu as complètement raison beaucoup trop de parents se déresponsabilisent et n’assument pas leur rôle. Bien difficile alors pour ces jeunes qui n’ont jamais eu de cadre d’en respecter un quand dans la vie tout n’est pas aussi simple…. ;-(
Dis, Kris, ça fout les j'tons, tes articles prémonitoires :-((
Tiens, ça me fait penser à 'Balade pour un traître', de Maxime Le Forestier:
...
Tu es allé surprendre
Marché des oliviers
Le seul bien d'amitié
Qu'il te restait à vendre
Qu'il te restait à vendre
Et tu l'as fait attendre
Alors elle est partie
En laissant dans son lit
La corde pour te pendre
La corde pour te pendre