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jorge bucay

  • Je veux

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    « Veux-tu avoir la vie facile ?

    Reste toujours près du troupeau,
    et oublie-toi en lui »

     Friedrich Nietzsche

     

     

      

      

                                      

       

    Je veux

     

     

     

    Je veux que tu m’écoutes sans me juger

    Je veux que tu exprimes ton opinion sans me donner de conseils

    Je veux que tu aies confiance en moi sans exiger de moi

    Je veux que tu m’aides sans essayer de décider pour moi

    Je veux que tu prennes soin de moi sans m’annihiler

    Je veux que tu me regardes sans projeter tes désirs sur moi

    Je veux que tu me serres dans tes bras sans m’asphyxier

    Je veux que tu me donnes du courage sans me pousser

    Je veux que tu me soutiennes sans me prendre en charge

    Je veux que tu me protèges sans mensonges

    Je veux que tu t’approches sans m’envahir

    Je veux que tu connaisses les aspects de moi qui te déplaisent le plus

    Que tu les acceptes et ne prétendes pas les changer

    Je veux que tu saches…qu’aujourd’hui tu peux compter sur moi….

    Sans conditions.

     

    Jorge Bucay

  • Fais-le !

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    Tirons notre courage de notre désespoir même.
    Sénèque
     

     

     

     Les enfants étaient seuls
     

    Leur mère était partie de bon matin et elle les avait confiés à la garde de Marina, une jeune fille de 18 ans qu’elle engageait parfois quelques heures pour les garder, en échange de menus gages.
    Depuis la mort du père, les temps étaient devenus trop durs pour risquer de perdre son travail chaque fois que la grand-mère tombait malade ou s’absentait de la ville.
    Lorsque le petit ami de la jeune fille appela Marina pour l’inviter à faire une promenade dans sa voiture toute neuve, elle n’hésita pas longtemps. Après tout, les enfants dormaient, comme tous les après-midi, et il ne se réveilleraient pas avant 5 h.
    Dès qu’elle entendit le klaxon, elle attrapa son sac et décrocha le téléphone. Elle prit la précaution de fermer la porte de la chambre et mit la clé dans sa poche. Elle ne voulait pas prendre le risque que Pancho se réveille et descende l’escalier à sa recherche : il n’avait que 6 ans, dans un moment d’inattention, il pourrait tomber et se blesser. De plus, pensa t-elle, si cela arrivait, comment expliquerait-elle à sa mère que l’enfant ne l’avait pas trouvée ?
    Ce fut peut-être un court-circuit dans le téléviseur allumé ou dans une lampe du salon, ou alors une étincelle dans la cheminée ; toujours est-il que lorsque les rideaux commencèrent à brûler, le feu atteignit rapidement l’escalier de bois qui conduisait aux chambres.
    La toux du bébé, causée par la fumée qui s’infiltrait sous la porte, le réveilla. Sans réfléchir, Pancho sauta du lit et se débattit avec la poignée pour ouvrir la porte,  mais il n’y parvint pas.
    De toute façon, s’il y était arrivé, lui et son petit frère de quelques mois auraient été dévorés en quelques minutes par les flammes.
    Pancho cria, appelant Marina, mais personne ne répondit à ses appels au secours. Aussi courut-il vers le téléphone qui était dans la chambre (il savait comment composé le numéro de sa mère), mais la ligne était occupée.
    Pancho comprit qu’il devait sortir son petit frère de là. Il essaya d’ouvrir la fenêtre qui donnait sur la corniche, mais il était impossible à ses petites mains de dégager le loquet de sécurité et, même s’il y était arrivé, il y aurait encore fallu détacher le grillage que ses parents avaient installé en guise de protection.
    Lorsque les pompiers finirent d’éteindre l’incendie, le sujet de conversation de tous était le même :
    Comment cet enfant si jeune avait-il pu briser la vitre, puis faire sauter le grillage avec le porte manteau ?
    Comment avait-il pu porter le bébé dans un sac à dos ?
    Comment avait-il pu marcher sur la corniche avec un tel poids et se laisser glisser le long de l’arbre ?
    Comment avait-il pu sauver sa vie et celle de son frère ?

    Le vieux capitaine des pompiers, homme sage et respecté, leur donna la réponse :
    « Pancho était seul… il n’y avait personne pour lui dire qu’il n’y arriverait jamais. »

    Jorge Bucay
    « Je suis né aujourd’hui au lever du jour »