Maman....
La nostalgie,
ça vient quand le présent
n'est pas à la hauteur des promesses du passé.
Maman est venue d'Italie toute petite,
elle avait une belle écriture et une orthographe irréprochable !
Elle chantait dans sa cuisine, j’aimais rentrer de l’école et l’entendre.
Elle appréciait Michel Delpech et Alain Barrière...
Elle cuisinait bien, il fallait que ce soit bon mais beau aussi !!!
Recevoir était une fête, sa maison pleine l'a rendait heureuse...
Elle avait ce tempérament d'italienne, cette générosité, cette gaieté...
Elle aimait la vie, son mari et ses filles ! Là tout est dit !
Pourtant, comme de bien entendu, un jour, tout a basculé !
Qui des deux est parti ? Je n'en sais rien...
Peu importe, l'heure n'est plus à cela !
Pour avoir tant de haine entre eux,
il fallait qu'il y ait aussi beaucoup d'amour.
En tout cas, les couleurs d'origine n'ont pas tenu le coup,
J'ai l'impression d'un effondrement des deux... pas sous la même forme...
La suite... ressemble bien à des pansements ridicules
sur une blessure bien trop profonde.
Suffisait-il de dire que c'était mieux après
ou fallait-il tenter de s'en convaincre pour s'en sortir !!
Toutes les histoires se ressemblent en fait.
Je reste persuadée qu'elle n'a jamais aimé un autre homme,
Elle est devenue inaccessible, imprenable,
Dure et si vulnérable à la fois,
Je ne lisais plus son écriture, Je ne l’ai plus entendu chanter...
L'impression qu’elle s’agrippait aux branches pour ne pas partir avec le courant...
Un désespoir perceptible luttant sans cesse contre cette pulsion de vie qui la poussait en avant
elle donnait le change et arrivait à faire bonne figure, à tromper son monde.
Elle a fini par se retrouver accompagnée mais si seule,
isolée et s'isolant plus encore dans sa tour d’ivoire
dont elle a descendu les marches une par une...
Alors oui, c’est bien la mort qui, un jour la poussée en avant...
Il ne fallait plus regarder en arrière et avoir le courage...
enfin... de lâcher prise et de dire "laisser moi partir !"
Je n'ai pas trop écrit sur ma maman.... Elle me hante parfois, elle me manque souvent. Il me plaît à penser qu'enfin, elle ne souffre plus...
Je lui ressemble beaucoup même si je n'ai pas pris que le bon côté, je suis très fière d'être de sang mêlé, d'avoir ce feu, cette passion en moi....
Pourtant parfois cet héritage est bien lourd - trop lourd peut-être... d'autant plus que le paternel s'en mêle aussi... Pas plus simple, j'en parlerai certainement une autre fois, de ces durs à cuire, tout tendres sous la carapace !
Maman, cela fait plus de 10 ans, ne me demandez pas quand ! Mon cerveau n'a pas la faculté d'enregistrer les dates des décès de mes chers disparus... Je ne peux pas, je ne veux pas... elle n'est plus... cela me suffit ! Non, en fait, elle est en moi... cela me suffit !
Pas besoin de paradis ou d'enfer, elle est en ce que j'ai transmis à mes enfants... Ah, oui, j'aime cette idée de transmission et de mélange aussi...
Commentaires
Cette photo en N&B, je la trouve fascinante !
Il y a quelque chose de simple, mais aussi certains petits détails qui étonnent. Sur un chemin de terre, cette femme d'une autre époque porte les chaussures à talon et une veste. Loin de l'image qu'on pourrait avoir de cet endroit avec un fond campagnard.
Ton texte, une belle ode à ta maman :)
Imagine un instant un texte sur "Maman" en 2050 ! "Maman é né dan 1 cité. Ell a 1 écritu coul é 1 ortograf parfé ! Ell chanté le rap é RNB pré du micro ode. 1 clop de canabiss o lévré. Jaime lé repa macdo et cocacola. Je sui fiér de mon cartier. Jaime ma maman ki nou a élevé tou seul. jai jamais conu papa qui sé barré avc la voisine a ma naissanche ... Nou some en 2050. Je vi bien. Je travail pas. Lé robo soccup de tout, mem de mé 5 goss ... c supé. 1 vi insoussiante. Mérci maman !"
Oui, les souvenirs, les souvenirs. Bons ou mauvais, ce sont eux qui nous ont construit. Sans eux, nous serons les naufragés de la brume ... en quête d'un port d'attache. Le temps court, travaille les couleurs d'origine. L'éclat d’antan a perdu de sa superbe. Pourtant, c'est en regardant ces couleurs délavés que le passé remonte. On se souvient des lieux, on se souvient des gens, on se remémore des instants de vie. Parfois, même entre 4 murs, dans une pièce plongée dans le noir, nous pouvons trouver ce parfum de bonheur, un sourire aux lèvres et une pensée "c'était bien ..."
Une étincelle dans l'obscurité. Et la chaleur d'une mère. Cette personne avec qui nous avons partagée les 9 premiers mois de notre vie. Le 1er amour d'une existence qui ne s'oublie pas. Ce souvenir d'un cocon protecteur réapparait lorsque nous sombrons corps et âme. Une bouée qui maintient notre tête hors des flots. Si aujourd'hui, nous sommes devant cette page, c'est que certaines bonnes choses ont réussi à traverser le temps. Ces choses invisibles, positives, au fond de chaque être, qui ont été transmises à ta maman, puis à toi, puis à tes enfants, puis aux enfants de tes enfants .... Chaque vie du passé est une étincelle d'un flambeau dont nous sommes le porteur temporaire ... Au fond, tout n'est peut être pas entièrement négatif. Nous recevons le positif à notre naissance, nous apprenons le négatif au cours de notre vie, nous sommes notre propre gardien de la balance.
Les gens sont capables de se sacrifier pour leurs enfants,
Les gens sont capables de se sacrifier pour leurs parents,
Les gens sont-ils capables de se sacrifier pour eux-mêmes ?
Oups, étrange cette dernière question ! Stop ! Extinction des feux ! Séquence d'hibernation enclenchée ...
Reste sur ta dernière idée, celle de transmission et de mélange :) C'est positif.
Bonne nuit ma petite dame.
BizBiz
alors là, tu m'épates l'amigo ! ça c'est du commentaire !!! rires
Un vrai régal !!!
Pour ton regard sur les djeuns je te trouve un peu dur, y'a pas mal de gens qui a 50 ans n'écrivent pas mieux... après leurs histoires, le rapport à l'autre, à la famille, nous sommes coupables, nous adultes, parents, familles, enseignants, éduc.... à nous de transmettre, d'éduquer, d'apprendre, de donner... au lieu d'être démissionnaires, de surprotéger... de rester béa devant l'enfant roi.... c'est de notre responsabilité de transmettre le respect, des valeurs ! L'éducation, tout de même... ça existe encore non ? Et puis je suis toujours plus indulgente avec les jeunes cons, les vieux cons, pas moyen ! Ils ont eu le temps de changer, ou alors ils sont vraiment trop cons !!! rires
Pour ta question, je ne sais pas pour qui je suis capable de me sacrifier... mes enfants, c'est évident, c'est la meilleure part de moi, il faut qu'elle vive... pour mon père... je ne sais pas , pour moi, cela voudrait dire quoi ? Je donne ma vie pour vivre ? je ne comprends pas vraiment en fait.
Je crois qu'auparavant, on le faisait même pour sa patrie, sa religion...
Quel débat philosophique...; bon je fais un article plus au ras des pâquerettes... plus épidermique... quoi que...
Je te souhaite une bien belle journée, ici à Lyon, il fait beau...
Gros biz...
Youhouuuuuuu !
Moi, dur avec les jeunes ? Pas du tout ! Au contraire, si tu as bien rigolé en me lisant, c'est qu'il faut prendre le monologue de la jeune KriZ au 2nd, 3eme, 4eme ou 5eme degré ma petite dame ;)
Bref, c'est plus une sorte de fable dans le même registre que Wall-e : Nous avons tout ( nourriture, technologie, culture, information, communication, village monde ... ) et pourtant, ce qu'on réussit le mieux, c'est d'appuyer sur les boutons ( comptabilité, administration, smartphone, ordi ... ). A force d'être assisté, nous risquerons d'être des assistés ... :-O Le réveil sera ardu !!!
Je savais qu'on était plus indulgent avec les cons. Jamais cru. Là, j'ai la certitude ! Bah, il ne me reste plus qu'à cultiver avec amour mes conneries au quotidien :P C'est si simple d'être aimé :D
La dernière question, je ne sais pas quoi répondre. Je ne comprends pas non plus le sens. Elle est venue spontanément incruster dans mon cerveau. Depuis elle ne me quitte plus. J'y pense encore de temps à autre. Une prophétie ? Ma destinée ? Un peu comme l'appel de la forêt pour un loup ....
En attendant, la Sibérie arrive. Je vais chercher un coin pour m'hiberner.
Très bonne journée pour demain.
BizBiz ma petite dame >:>)
L'autre fois tu t'es foutu de mon langage SMS au tél, d'où ma réaction !!! rires... ce n'est pas parce que je ne sais pas écrire, c'est que c'est plus rapide, pour certains djeuns c'est pareil... pour d'autres, c'est juste qu'à l'école, on ne leur a pas appris, je fais des fautes, moi aussi du reste... !!!!
indulgeant avec les cons... non, je te disais que je l'étais plus avec les jeunes cons qu'avec les vieux cons, après un con reste un con, et ne sommes nous pas tous le con de quelqu'un ?
Pour ta question sans réponse parce que nous ne savons même pas ce que signifie ta question.... elle reste en suspend !!!
Tout de même, ne pars pas trop loin, l'appel de la forêt peut être très tentant, je sais, mais la louve n'y est peut-être pas dans la forêt... je répète... on pourrait croire du langage codé !!! rires
Plein de biz de ta tite dame... oui plein !!!!!
Ciao Cristina, Ti ricordi di me ?
Mi commuove quello che hai scritto di tua madre.
Io, ho avuto un padre italiano...
Tanti baci...ed auguri di felicissimo anno nuovo.
Lavikiva
Ma frustration est grande, je ne connais même pas cette langue qui m'enchante pourtant !!! Mais je comprends l'essentiel me semble-t-il, et cela fait vraiment très, très plaisir de te lire de nouveau Lavikiva... bien sûr que je me souviens de toi, de ton blog, de tes oeuvres... de notre rencontre, de nos discussions...
Il y a quelque temps j'ai vu "Couleur de peau : miel", et j'ai repensé à toi....
Parfois je me demande pourquoi ce blog, mais ce soir, je suis heureuse d'avoir ton message, ce lien.... un blog c'est vachement bien, en fait !!! rires
J'espère que tu vas bien ainsi que les tiens....
Merci pour ta fidélité !!!
Tous mes voeux aussi... et gros gros biz.....
Salut Christine, te souviens-tu de moi ?
Je suis émue de ce que tu as écrit à propos de ta mère.
Moi, j'avais un père italien...
Plein de bises...et de souhaits de très heureuse année nouvelle.
Lavikiva
C'est la traduction mais je vois que tu as compris l'essentiel.
J'ai vu, moi aussi, "Couleur de peau : miel"...un superbe film.
Mon "petit" va sur ses 22 ans. Avec lui, nous continuons de vivre le pire...comme le meilleur.
C'est la vie qui va, n'est-ce-pas ?
Bisous
Oui, tu m'avais parlé de ce film, de ton fiston... nous avions échangé sur nos vies...
Le temps passe, nos petits sont des grands... et nous des "vieilles".... ;-(
Merci à toi et gros bizzzzzzzzzzz