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Mon bulletin pour Michel Onfray !!!

michel onfray

 

Encore et toujours....  


Cet homme était sur France Inter au
Grand Entretien mai 2012.

 

Morceaux choisis... 

Deux choses m'ont amené à la philosophie : les femmes et la mort.

La mort c'est résolu ! Pas la femme ! C'est toujours un mystère pour moi, un mystère merveilleux. Je trouve toutes les femmes, des petites filles aux grand-mères magiques, merveilleuses, formidables, extraordinaires et c'est tant mieux que le mystère demeure. La mort, cela a été ma grande angoisse, ma grande peur, ma grande inquiétude. Moi, quand je suis né, j'avais un vieux papa, et donc j'ai eu peur qu'il meurt très vite, très tôt et tout le temps,et puis, il a bien fallu que ça eu lieu il m'a fait le cadeau de m'offrir ça, dans mes bras, il avait 88 ans,, bon voilà... donc évidemment j'ai changé d'avis. Evidemment cela me terrorisait, adolescent je me demandais quel sens avait l'existence si l'on devait mourir... . Lucrèce apporte des réponses très concrètes sur la question de la mort, des réponses d'Epicure : si la mort est là, je ne suis plus, si je suis là, elle n'y est pas encore.. On se dit là, un beau jeu de mot ! Pas du tout. C'est très efficace de comprendre que l'on ne peut pas se pourrir la vie avec l'idée de la mort. Quand elle arrivera ce sera déjà bien assez tôt. On ne va pas faire de telle sorte que la mort soit présente au quotidien toute notre existence. Attendons qu'elle soit là et quand elle sera là, on verra bien. Mais, quand on verra bien, on aura aussi les moyens de l'envisager, c'est la question de l'instant. Savoir habiter l'instant, ne pas parasiter l'instant par le passé ou par le futur.

Le présent, il faut d'abord savoir qu'il existe, le repérer et être capable d'en faire une description ou d'en avoir une sensation ou de percevoir de manière très émotive, d'être dans la jouissance du pur instant, savoir que cela existe. Ensuite se dire que si on le laisse, cet instant, parasité par le passé, c'est peine perdue parce qu'on a aucun pouvoir sur le passé, en revanche, on a du pouvoir sur les représentations que l'on a du passé. On peut se dire, j'aurais dû faire ceci, j'aurais pas dû faire cela, j'aurais jamais dû rencontrer telle personne, j'aurais jamais dû lui faire confiance, ou j'ai été jeune et je ne le suis plus...ou j'ai été riche, je ne le suis plus...On ne va pas pourrir l'instant avec le passé, pas plus avec le futur en disant plus tard, je serai peut-être gros, malade. Oui bien sûr, on va être malade, on va mourir, on va vieillir, on va souffrir, on va être trahi, on va trahir, on va tromper, etc....

Quand on a déjà compris ça, c'est à dire, éviter les interférences entre le passé et l'instant présent et le futur et l'instant présent, qu'on a dégagé le présent en se disant vivons comme quelque chose d'extraordinaire puisqu'il ne reviendra jamais, que les plats ne repassent pas et qu'il faut densifier chaque instant, le vivre comme si c'était le dernier instant et en faire une belle chose ! Alors, à ce moment là, on a réussi à résoudre le problème de la mort.

Le surhomme est une proposition de sagesse contemporaine. Ce que Nietzsche nous propose dans le surhomme... c'est une invitation à vivre ! On devrait dire, le surhumain parce que ça marche pour les femmes aussi, c'est une invitation à savoir que nous sommes des fragments du cosmos, que nous ne sommes pas libres, comme cette connaissance-là donne une sorte de béatitude, grande leçon de Spinoza et qu'en aimant ça, « amor fati » (Nietzsche) on découvre une espère de joie, de pur plaisir d'exister.

 "Pourquoi faudrait-il aimer rarement pour aimer beaucoup."  Albert Camus

Je pense qu’on fait avec le corps que l’on a, et que l’on a des énergies plus ou moins importantes, des configurations différentes. Il n’y a pas un modèle d’être libidinal qui vaudrait pour tout le monde et donc une configuration physiologique, puis après, une configuration psychologique, personnelle, subjective avec des gens qui ont des complexions (exhibitionniste, maso, voyeuriste…) toutes ces pulsions sont normales, et qu’après on en fasse quelque chose… un jour on rencontre la société, qui dit oui d’accord ça, ça pas d’accord. Cette configuration fait que l’on entre depuis Saint Paul, depuis le christianisme dans une formule qu’est celle de la monogamie, de la fidélité, de la cohabitation et des enfants : il faut quand on aime, n’aimer qu’une personne, vivre avec cette personne lui faire des enfants et éventuellement on peut divorcer et puis on recommence… le reste c’est dans l’hypocrisie, c’est la tromperie, c’est ce genre de chose. Moi, je ne suis pas dans cette logique là, je ne pense pas que ce soit « le » modèle, c’est « un » modèle. Le modèle cela peut convenir à des gens, d’autres modèles peuvent convenir à d’autres personnes aussi et je pense qu’il nous faut définir l’amour très subjectivement. Je pense que l’on aime quand on a envie de vieillir et de mourir avec quelqu’un. Alors on peut dire non, aimer c’est réservé son corps à quelqu’un, c’est la fidélité sexuelle par exemple et si on n’est pas fidèle sexuellement c’est qu’on n’aime pas. C’est tout l’enjeu de la vie d’Albert Camus, on dira ; il a eu beaucoup de femmes dans sa vie, oui d’accord mais il en a eu une qu’il n’a pas quittée, non plus. Et quand elle a eu de vrais problèmes de santé, qu’elle a été hospitalisée, il était là, il a annulé des voyages, des déplacements. Bien sûr qu’il y avait des occasions de folâtreries ici et là, ailleurs avec d’autres femmes, mais il y avait sa femme, son épouse, la mère de ses enfants…

Il faut tout dissocier, l’amour, la sexualité, la procréation, la cohabitation, les enfants. On sait aujourd’hui qu’on peut différencier les enfants de la sexualité de la procréation, on peut avoir une sexualité sans enfant, il suffit d’utiliser des moyens contraceptifs, on peut même avoir des enfants sans sexualité, il suffit d’utiliser des procréations médicalement assistées, on peut avoir des relations sexuelles avec des gens que l’on n’aime pas, on peut avoir des relations sexuelles avec des gens que l’on aime, on peut aimer des gens avec lesquels on n’a pas de relation sexuelle, toutes les configurations sont possibles. Il y a juste des choses que l’on ne dit jamais, les gens ne disent pas quel effet le temps a eu sur la libido de leur couple, tout le monde fait semblant de dire c’est parfait, extraordinaire, fantastique.

Il faut imaginer qu’il y a de l’amour quand il y a de l’impossibilité à vivre sans l’autre. Quand on a défini ça, alors on rendait possible quelque chose qui a été essayé mais raté par Sartre et Beauvoir qui était cet espace de couple dans lequel la liberté fait la loi, pas la contrainte. Après je pense que les erreurs de Sartre et de Beauvoir ont été de jouer la carte de la transparence dans des logiques un peu pervers, c’est de prendre à témoin…

On peut imaginer qu’à 20 ans on n’est fait pour être épicurien et qu’à 50 on est fait pour être stoïcien, parce que la vie nous a appris un certain nombre de choses.

Donc, le bonheur je le crois toujours possible,

Je persiste à croire que le bonheur tout seul, ce n’est pas pensable mais qu’au fur et à mesure on s’aperçoit qu’il est de moins en moins présent et qu’on considère qu’il y a du bonheur quand il n’y a pas de malheur.

Commentaires

  • Quel boulot ! Merci Kris.
    Très intéressant.
    Bises

  • Hello Kris,

    Oulala, c'est là qu'on voit la grosse différence entre une littéraire et un scientifique.
    L'une développe, l'autre conclue LOL

    Bon, je te fais une petite démonstration sur la fin de ton long texte ?

    Bien entendu qu'on peut tout dissocier et tout mettre dans les petites cases pour pouvoir apporter une réflexion profonde qui aboutit au pire à d'autres questions sur chaque terme lié à la vie soit au mieux aux 13 volumes de l'encyclo "Les hommes viennent de Venus et les femmes de Mars" : Bref, une réflexion littéraire sans fin dans les 2 cas.
    Dans le futur, on pourra certainement mettre les gens dans les petites cases, leur coller un écran tactile à tout faire et une frigo intelligente et la procéation sera gérée par un gros ordinateur central : Et on dira "C'est la voie de l'évolution !". Un progrès social diront certains sociologues !!! Plus de disputes, plus de contraintes, plus de corvées, ... Et on aura tout le temps pour méditer sur la relation sexuelle des peuples primitifs et leur relation irrationnelle avec l'autre. On pourra enfin regarder les ombres danser sur le mur de la cabane hi-tech sans prendre aucun risque !

    Perso, je pense qu'on peut remplir aisément toute une bibliothèque avec le terme "relation des homo-sapiens" et qui pourtant, on aura du mal pour effacer le point crucial de l'humanité : son côté d'être pensant et parfois animal. Imagines un monde sans les configurations de relations sexuelles des gens : Ce sera comme si on est déjà mort ... Ce qui est parfait, extraordinaire, fantastique est peut être le simple fait qu'on est curieux comme un petit animal et que malgré les dangers et les risques, on veut en savoir plus sur ce feu qui peut nous brûler à tout moment : Et ça, même les millards de lignes ne pourront pas nous satisfaire, à moins d'être un ermite au fin fond de nulle part. Le poids du savoir ou le plaisir de découvrir, on a le choix.

    En conclusion : S'il n'y a pas de malheur, comment reconnaitra-t-on le bonheur ? Le passé, c'est comme un roman au coin de la table et on le peut feuilleter à tout moment.
    Le présent, c'est ici et on risque à chaque instant d'être projeter dans un futur imprévisible ou improbable. La mort, c'est quand on ne décide plus rien ... Car, il n'y aura pas d'échappatoire même pour l'Homme le plus riche ou le plus puissant du monde.

    Un bon vin, une bonne rigolade et lorsque les regards se croisent ... OU un gros bouqin, une grosse discussion prise de tête et les yeux qui ferment ...

    Tout est mystère dans l'Amour,
    Ses Flèches, son Carquois, son Flambeau, son Enfance.
    Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour
    Que d'épuiser cette science.

    Bon, ces 4 dernières lignes ne sont pas de moi ... Mais de qui ? Je te laisse chercher :O)

  • Merci Marie, quand on aime, on ne compte pas ! ;-)

    Pat à nous deux, même pas peur !!!
    Tout d'abord, t'es extra, que serait ce blog, sans tes passages qui me ravissent ? Tes longues réponses qui m'enchantent ? Et me donnent envie de répondre....
    Pendant que j'y pense, de quel côté es-tu l'amigo ? Littéraire ou scientifique ? Histoire de savoir dans quelle case je dois te glisser ! ;-) T'imagines, si je me trompe, tu vas t'ennuyer sérieux ! ;-))) Il faudrait que tu me supportes parler à tort et à travers en continu, d’écrivains, de philosophes, de bouquins... ;-(
    Je crois que Michel Onfray ne parle pas "d'évolution" (pour les relations entre hommes et femmes), il dit qu'il ne faut pas se leurrer, c'est, et ce sera toujours comme ça, l'homme est ainsi fait, il suffirait plutôt de le reconnaître... D’autant plus, que d'autres sociétés ont d'autres modes de fonctionnement, pourquoi nous, aurions-nous tout compris et donnerions des leçons ?
    Le grand hédoniste qu'il est, ne te contredirait pas, me semble-t-il, sur la quête du plaisir et l'évitement du déplaisir. Quoique parfois, ils sont indissociables ces deux là... si l'on ne tombait pas amoureux, on n'aurait pas peur et on ne finirait pas par perdre... Mais heureusement que cela nous arrive (d’être amoureux !), c'est si bon d'aimer et d'être aimé !
    "On reconnait le bonheur au bruit qu'il fait en partant" disait Prévert, quand tu baignes dedans (si j'ose dire) pas assez de recul pour apprécier... quoiqu'en vieillissant je crois mieux profiter du temps présent et avoir plus conscience d'être heureuse, parfois.
    Le bon vin, la bonne rigolade, les regards qui se croisent, bien sûr !
    Un bon bouquin, une belle discussion, et des yeux qui finissent par se fermer, oui aussi !!!
    L’idéal serait peut-être de joindre l’utile (le mot ne me plait pas mais je ne trouve pas mieux dans l’immédiat) à l’agréable, les mots, aux gestes, un peu « d’intello » ne nuit pas tout de même, la brute épaisse ne me fait pas rêver, moi !
    Des phrases dites, des mots d’amour murmurés… des yeux qui se croisent, qui se ferment… des mains qui se frôlent et se serrent… des peaux qui se touchent et des corps qui s’offrent… une respiration banale et des soupirs de plaisir… avoir la tête froide et perdre la tête… enfin bref ! Cessons là ! Tu m’as comprise…
    Sans cela, comme tu l’as si justement bien dit ce serait « comme si on était déjà mort ! »

    Laissons le mot de la fin au poète :
    .... Le résultat enfin de la suprême cour
    Fut de condamner la Folie
    A servir de guide à l'Amour.

    Aimer à la folie, que cela m'arrive encore ! J’ai pourtant rêvé à des « plus jamais ! »
    Et puis, en fait, même si, je ne ferai pas mieux que les autres - ou les autres fois - le mur sera au bout... ou la mort… dans ce cas-là, alors, ce serait tout de même une bien belle fin… ;-)

  • Aie, pas dans les petites cases stp Kris !!! :( Ma petit case de hamster au boulot, ça suffit largement ;)
    Littéraire ou scientifique ? Peut être ni l'un ni l'autre, un simple barde scientifique LOL
    Sinon, "L’idéal serait peut-être de joindre le subtile à l’agréable" ;)
    Pour ce qui est de la fin, j'espère ce sera un beau champ de prairie en fleurs, avec en arrière plan l'océan et les montagnes lointaines, parce que prendre un mur après la folle course d'une vie, oulala, ça fait mal, très mal :-O
    En attendant le jour où FBook s'écroule : ça va libèrer les gens incrédules qui diront "C'est bon de vivre et de sentir la chaleur du soleil : Je ne me suis pas rendu compte que j'avais passé autant de temps à remplir mon formulaire d'enquête publicitaire !", mieux vaut passer 1H en mode "homme de cro-magnon", plutot que de s'extasier bêtement les jours sur les activités des 1001 amis virtuels :P

  • Pour les "cases" j'avais bien compris, je te faisais marcher...cours petit hamster (;-))) en plus je ne me pose même pas la question, puisque la réponse était dans la question.... ;-))))

    Complètement d'accord avec toi. Le virtuel ne fait pas tout ! J'aime trop être "avec" les autres pour me contenter d'un derrière (ou devant) un écran.
    Je n'ai pas de compte facebook ou d'appartenance à un quelconque réseau social !

    Mais il est vrai que le Net est tout de même un sacré outil. J'aime t'écrire, échanger sur ce blog et te voir aussi !

    Et puis, si la toile permet de vrais liens après, je prends...; et c'est parfois le cas, certaines personnes virtuelles sont devenues des amis !

    Quant au soleil, aux petites fleurs, à la Flore et à la faune, je ne me sens aucunement déconnectée, je passe un temps fou dans mon jardin ou en balade, une véritable contemplative... tu connais la maison ! ;-)))

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