Atelier d'écriture - "La pièce était trop calme"
"Et s'ils tremblent un peu
est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non,
qui dit : je vous attends"
Jacques Brel
La nouvelle consigne :
"Le texte que vous devrez rédiger devra obligatoirement débuter par la phrase :
La pièce était calme, trop calme, pour engager une conversation ou développer une pensée".
C'est une courte citation extraite du roman Les Voix de l'asphalte de Philip K. Dick.
Cette dernière indication pourrait être (ou pas) un fil directeur à votre réflexion... "
"La pièce était calme, trop calme, pour engager une conversation ou développer une pensée". De toute façon elle était seule et à quoi pourrait-elle penser ? Elle avait beau chercher, elle n’en avait aucune idée…
La pendule indiquait 9 h 30… Elle était dans une cuisine, que faisait-elle ici ?
Elle vit sur le réfrigérateur quantité de photos et de post-it, elle en lut quelques-uns avec attention :
« Je t’aime », « Je reviens vite », et puis :
10 h : aller à la boulangerie…
11 h 30 : mettre la table.
12 h : Midi - Repas – Nous déjeunons ensemble.
Encore 9 h 30 à la pendule…
Ça y est, elle se souvenait, il lui fallait mener à bien tout le programme écrit de cette journée.
Il allait rentrer tout à l’heure, il devait être fier d’elle, encore aujourd’hui, encore une fois…
Par quoi fallait-il commencer ?
Toujours 9 h 30…
Mais pourquoi les aiguilles de la pendule ne bougent-elles plus ?
Commentaires
La pièce était calme, trop calme pour engager une conversation ou développer une pensée et nous demeurions donc côte à côte, muettes et statiques, telles deux berniques "ventousées" à leur rocher....
...Ce fut elle qui entra la première...
Sur le parquet ciré, elle semblait glisser à reculons.
Lui faisant face, il la suivait de près.
Un même air de défi, une même fierté dans leur regard, une même tension dans leur corps en alerte les faisait ressembler à deux danseurs de paso doble.
Pas un mot entre eux, pas un regard pour nous.
Moins d' un mètre les séparait lorsqu' il la gifla.
Impassible, elle caressa lentement sa joue endolorie puis ses doigts se recroquevillèrent dans la paume de sa main et le poing crispé s' abattit sur le visage de l' homme..
De sa pochette, il sortit un mouchoir qu' il prit la peine de déplier avant d' essuyer le filet de sang qui atteignait la commissure de ses lèvres.
Ils ne s' étaient pas quittés des yeux lorsqu' il l' empoigna par la lourde frange qui couvrait son front et qu' en réponse, elle projeta son genou entre les jambes de l' homme.
Alors, crevant le silence, leur cri de douleur et de guerre retentit à l' unisson, tour à tour rauque, suraigu, plaintif....interminable.
La pièce était bruyante, trop bruyante pour engager une conversation ou développer une pensée et nous demeurions donc muettes et statiques, telles deux berniques médusées.
Bonne soirée et bon dimanche Kriss !
La pièce était calme, trop calme, pour engager une conversation ou développer une pensée.
Trop calme pour la voir s'ouvrir ainsi versmoi
Elle resplendit de tant de douceur absurde, qu'elle en devient irréelle
comme un silence que l'on cherche pour mieux entendre le bruit de la mort qui rôde
La pièce était trop calme pour tenter de se voir vivre intensément
Pas d'alarme, pas de surprises, juste un sentiment fugace de vide.
L'obscurité de cette pièce l'a rendait trop bruyante, pour engager la conversation ou développer une pensée.
Pas de surprises, juste une source lumineuse qui nous tend la main pour mieux nous engloutir.
La pièce est devenue trop calme, trop calme pour être réelle.
Trop calme pour croire que tu étais déjà là.
La pièce était calme, trop calme, pour engager une conversation ou développer une pensée. Il était assis en face d’elle, et elle de l’autre coté de la table gardait obstinément le silence. Cette table entre eux marquait comme une distance. Un face à face sans mots. Les yeux baissés pour pas que leur regard se croise. La peur d’y lire quelques vérités peut-être. La peur de comprendre ce qui allait se passer après.
Après ce serait le néant pour elle.
Après ce serait la liberté pour lui.
Un calme apparent ; seulement cela.
Lui qui ne bouge toujours pas.
Elle qui attend l’inévitable.
Souvent les choses se terminent dans le fracas. Mais pour eux ce n’est jamais comme les autres. Ce calme trop évident masque une fracture. Une déchirure. Une blessure. Le commencement d’une fêlure qui mettrait longtemps à cicatriser. Elle le savait. Lui aussi pourtant.
Voilà, pour eux dans cette pièce où tout semble calme, la rupture est en marche. Tous les deux assis face à face. La table entre eux. Et ce silence. Puisque tout finit un jour…
Lavikiva : la surprenante ! J'attendais une scène d'amour torride et puis non c'est la guerre ! ;-)
Sol : toujours aussi compliquées ces histoires d'amour, avec, sans, vie, mort ! Tu ne changes pas et c'est tout toi, ça !
Silence : ça sent le vécu... toi aussi alors ? ;-(
Amusant vous êtes tous les trois partis dans des histoires de couples...
Merci pour vos compositions, j'aimerais vous lire plus souvent !
Biz et merci encore à vous ! ;-)