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Encore une histoire de régime...

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 "Etre heureux,
c’est toujours être heureux malgré tout"
Clément Rosset

 

 

  Le régime des passions  un petit bouquin de Clément Rosset fort intéressant... ;-)

Pourquoi certaines histoires prennent-elles de telles proportions ?
Le rapport entre folie et passion ?
Que signifie être passionné ?

Le philosophe apporte des réponses, en voilà quelques-unes :

...C’est quand l’objet d’amour vient à manquer, quand l’amour ne peut plus appréhender ce dont il déclarait auparavant faire pitance, bref quand l’objet aimé en vient à perdre, aux yeux de l’amoureux, toute réalité tangible, que se déclare un amour fou et passionnel.


Cette passion amoureuse est opposée à l’amour, elle est même comme une machine de guerre destinée à la paralyser et à l’interdire…

L’avarice est une passion pour les mêmes raisons qui font de la passion de Phèdre non un amour mais une sorte de perversion de l’amour. De même que Phèdre élit un objet dont elle s’interdit la jouissance (j’irais même volontiers jusqu’à dire : qu’elle élit pour ne pas en jouir) au point de tirer une jouissance masochiste dans sa douleur même, telle qu’elle l’exprime dans ses extraordinaires monologues de l’acte IV, de même l’avarice élit un objet, l’argent, dont elle s’interdit d’utiliser la valeur.

L’amour passionnel n’est pas amour d’un objet réel qui manque à l’appel… mais amour d’un objet irréel ou, pour le dire plus radicalement, amour d’un manque d’objet.
Or l’amour réel exige la réalité de la personne aimée.

La passion présente une analogie évidente avec toutes les formes d’hystérie, en raison d’un élément commun qu’on pourrait appeler la recherche obstinée du malheur. … Dans le premier cas, on parvient au malheur par la recherche d’un objet incapable de satisfaire (ou qu’on a rendu incapable de satisfaire). Dans le second, l’hystérie, on recherche directement l’insatisfaction en tant que telle (en ce sens, on pourrait parler d’une relative « sincérité » de l’hystérie, par rapport à l’hypocrisie présente en toute passion qui, elle, fait toujours semblant de chercher son bonheur).

L’hystérie et la passion ont donc en commun une tendance invincible qui les voue à l’insatisfaction et les porte à chercher au sein de la douleur la source de tout apaisement, passage dans le cas de l’hystérie, plus intense mais peut-être aussi plus jouissif dans le cas de la passion.

La plainte hystérique en veut au réel. La passion va plus loin : elle l’ignore. C’est pourquoi l’hystérie s’attaque à des objets réels, pour les mieux accuser ; la passion à des objets irréels, pour être sûre de na jamais les obtenir....

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