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Descente aux enfers

696623948.jpgOn peut même avancer que c’est dans l’inhumanité
que se révèle le mieux la singularité de l’humain.
Axel Kahn

 

On se dit qu’on est arrivé au bout de l’horreur, et puis non, il y a toujours pire… guerre, attentat, viol, séquestration, sévices, torture, assassinat, enfant sauvage, maltraitance, meurtre…

La monstruosité faite homme, mais si, c’est possible ! A t'elle des limites ?

ça a l’apparence d’un homme, ça ressemble en tout cas, il semble « normal », ce n’est pas un avatar virtuel, ou un "fou", un troll maléfique, c’est bien pire que ça ! Et pourtant, il pourrait être notre voisin, on pourrait le cotôyer tous les jours...

 

Nicolas, ne me dis pas encore que ce genre de monstre existe depuis toujours, même si c’est le cas, j’aimerais pouvoir me dire que tous les hommes sont "humains", je sais que l'Histoire (ou les histoires) nous prouve régulièrement le contaire, et, souvent, j’ai peur…

 

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080428/twl-autriche-criminalite-societe-prev-c99dde2.html

 

* Saturno devorando a un hijo - Francisco Goya

Commentaires

  • hélas, le monstre dont tu parles fait aussi partie de l'humanité et est donc humain.
    Part d'ombre, part de lumière, la frontière est parfois si ténue.
    Même si dans cette histoire on est au fond du fond de l'horreur ...

  • L'homme est appelé au meilleur. Mais il est aussi capable du pire. C'est le glissement de la liberté vers un libre-arbitre aveugle.
    Et nous savons, qu'en nous-mêmes, nous portons ces forces antagonistes. Je ne suis pas dualiste ou manichéen, mais c'est une réalité. Que saint Augustin a suffisamment exposée.
    Et malgré toutes les horreurs commises, dans le passé et encore aujourd'hui, nous devons encore espérer et croire en la bonté intrinsèque de l'homme. Même si c'est pas facile, par moments.

  • Post scriptum important : Ne jamais oublier que les "monstres" sont faits de la même matière que nous. Ou plutôt que NOUS sommes faits comme eux. Rien ne nous empêche de devenir un des leurs. Que ceci soit un avertissement pour l'usage que nous faisons de notre liberté.

  • C'est assez monstrueux à dire mais effectivement, il ne faut pas céder à adopter une vision manichéenne du monde. En tout monstre, pédophile, dictateur, violeur en série ou criminel de guerre, il y a une part d'humanité, parce qu'on ne peut être soit un saint dénué de pulsions agressives, soit un monstre dénué d'émotions, je crois que le comportement humain est bien plus compliqué que cela. Hannah Arendt, tu connais ? C'est une des plus grandes figures philosophiques, elle a écrit "La Banalité du Mal", c'est un ouvrage cruel de vérité qui pourrait répondre à tes interrogations.

  • Je suis tout à fait d'accord avec vous tous ! Pour fréquenter l'univers de la psy par mon boulot, je suis bien consciente de tout cela. Mais cela ne me rassure pas pour autant, bien au contraire... ;-(

    L'Arpenteur : bien sûr ! ;-(

    Nicolas : Je ne suis pas d'accord, par contre, avec ta "liberté", je ne pense pas que cet homme avait le choix de devenir quelqu'un de bien ou ce monstre.

    Adam : bien contente de te trouver ici, mon nouvel ami ! ;-) Mais est-ce le vrai Adam, d'abord ? Hein, prouves-le !
    Plus sérieusement, je n'ai pas encore lu "La Banalité du Mal", mais je n'arrête pas de lire... et tout cela me semble effectivement toujours aussi compliqué... ;-(

  • On a toujours le choix du bien ou du mal. Toujours. Sinon, on est irresponsable dès qu'on commet un acte condamnable ? je ne crois pas... :-((

  • @ Adam : je suis en train de lire "La crise de la culture" de Annah Arendt.
    Quant à la définition du "saint dénué de pulsions agressives", ce n'est pas cela la sainteté. Du moins, théologiquement. Pour le reste, je suis assez d'accord avec toi.

    @ Kris: Je ne sais pas de quel "homme" tu parles. Et s'il n'est pas libre, c'est qu'il ne dispose pas d'une raison suffisante (cf. ce que le droit pénal reconnaît comme relevant d'une pathologie et qui exclut de peine judiciaire). Quant à la distinction entre liberté et libre-arbitre, elle est essentielle. Elle ne vient pas de moi. Libre arbitre : aller dans n'importe quel sens (aspect "aveugle"). Liberté : aller vers le bien (aspect qualitatif du choix). Ou autrement : liberté = volonté éclairée par l'intelligence.

    @ Majorette : tout-à-fait ! Sauf cas de folie (abolissement total du discernement).

  • Soit la bienvenue Majorette ! ;-)

    Cependant, aurions-nous l'impression d'être libres comme le prétendait Spinoza : "Nous croyons être libres alors que, soumis aux passions et ignorants, nous sommes les jouets des circonstances. Puisque nos actions aboutissent à certains résultats, nous pensons que nous agissons en vue de ces résultats sans voir que d'autres causes nous font agir. La conscience se prend pour cause première. Elle invoque même son pouvoir sur le corps. C'est l'illusion du libre arbitre."

    Et que penser alors de cela :

    Nicolas Sarkozy. : Mais que faites-vous de nos choix, de la liberté de chacun ?
    Michel Onfray. : Je ne leur donnerais pas une importance exagérée. Il y a beaucoup de choses que nous ne choisissons pas.
    Vous n'avez pas choisi votre sexualité parmi plusieurs formules, par exemple.
    Un pédophile non plus. Il n'a pas décidé un beau matin, parmi toutes les orientations sexuelles possibles, d'être attiré par les enfants.
    Pour autant, on ne naît pas homosexuel, ni hétérosexuel, ni pédophile. Je pense que nous sommes façonnés, non pas par nos gènes, mais par notre environnement, par les conditions familiales et socio-historiques dans lesquelles nous évoluons.
    N. S. : Je ne suis pas d'accord avec vous. J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie.
    Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés !
    Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d'autres non.
    Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense.

    http://www.philomag.com/article,enquete,la-querelle-de-l-inne-et-de-l-acquis,366.php

    et pour compléter, je citerai Henri Atlan :

    …Nous ne naissons certes pas homosexuels ou hétérosexuels. Nous avons des pulsions hétéro- ou homosexuelles plus ou moins fréquentes et nous passons à l'acte ou non suivant la force de ces pulsions et les effets facilitateurs ou inhibiteurs de toutes sortes, d'origine externe (sociale) ou interne. Un comportement extrême en ce domaine est celui qu'au moins depuis Platon, certaines églises, certaines traditions en Occident et en Orient, recommandent sous la forme d'une sexualité "sublimée", "platonique", comme idéal de l'amour. Tout cela est en effet le propre de l'homme, dont la sexualité est différente de la sexualité animale. Et tout cela est de l'ordre de nos passions, joyeuses ou tristes, et pas forcément l'expression de notre liberté….
    Et tout l’article est vraiment intéressant.

    http://www.philomag.com/fiche-philinfo.php?id=37

  • @ Nicolas : je parlais du saint dans un sens courant evidemment ! Ravi de voir qu'il y en a d'autres qui aiment Hannah Arendt (attention à l'orthographe) ! Quant au niveau pénal, tu sembles t'y connaître, ai-je à faire à un collègue bien que tu sembles aussi aimer la philosophie ? Je ne parlerai pas davantage de l'irresponsabilité pénale, je suis civiliste dans l'âme et j'aime la philosophie à mes heures perdues.

  • Oui, du reste, j'avoue que vous m'impressionnez tous les deux !!!

    Je ne dois dire que des bêtises.... ;-(

  • Absolument pas kris :)

  • Merci merci :-)

    My God, j'ai qq bouquins de retard par rapport à vous.
    Je m'enferme pendant une quinzaine, et je reviens quand je serai à jour :-))

    A part ça, il y a une distinction entre délinquant sexuel (acte isolé, qui ne se renouvelle pas forcément) et pervers sexuel (le cas sus-cité, et tant d'autres).

    Un "acte pédophile" peut être commis sans que cela devienne habituel (je pense en particulier aux cas d'abus sexuel entre adolescents et petits enfants), cela ne fait pas de la personne "un pédophile" ad vitam eternam.

  • @ Monalisablabla : "cela ne fait pas de la personne "un pédophile" ad vitam aeternam" : personne (MEME LE PLUS DEPRAVE) ne doit être enfermé par les actes qu'il a commis. Je vais pas lancer un débat entre personne et acte, mais s'il est vrai que la personne se façonne par les actes commis (ou ses abstentions) elle DEPASSERA toujours la somme de ces actes. C'est la nuance entre le fait de voir d'abord un criminel et celui de voir une personne avant tout (sans oublier le reste). Un serial-killer est avant tout une personne. Et le voir comme tel est un devoir auquel nous savons résister si souvent. Ce qui ne signifie, évidemment pas, qu'il ne doive pas recevoir la peine méritée pour ses crimes. Mais tous ses crimes ne le relègueront jamais (quoiqu'en pensent certains) du groupe des humains.

    @ Kris : Tu ne dis pas de bêtises.

    @ Adam : Mea culpa pour Hannah. Pour le droit, j'ai arrêté avant le DEUG. Un peu de philo. Et davantage d'autres choses... (= mec qui se la joue !)

  • Rien envie de faire ce soir.

    @ Nicolas : Certes, certes. Mais quand même.
    Enfin après, c'est entre Dieu, et lui.

  • Ok Nicolas et Adam, je vois tout de même que vous ne voulez pas revenir sur Onfray, Spinoza et Atlan... merci tout de même pour vos interventions. ;-)

    Majorette : mais que vient faire Dieu dans tout cela ? En plus, pour beaucoup, il n'existe même pas ! Alors ne comptons que sur nous, c'est plus sûr... et encore ! ;-(

  • Ce sont des sujets complexes et mon esprit n'est pas assez serein pour composer à ce sujet, mes derniers partiels de Licence sont dans quatre jours, je reviendrai une fois le tout fini.

  • Une licence de droit Adam ???
    Alors je penserai à toi lundi, je croiserai mes petits doigts et j'attendrai que tu reviennes.... ;-)

  • Je voulais dire que certaines choses ne sont pas humainement pardonnables. Voir l'humanité d'un monstre pour moi, c'est pas facile. ;-)

  • Nicolas, je relis ta réponse... Je suis tout à fait d'accord... En fait quand je dis "monstre", je devrais dire monstrueux. Tu as tout à fait raison, c'est aussi un peu le problème avec ceux que l'on appelle les "fous"....

    Majorette : "humainement pardonnable", je ne sais pas, pourtant je pense que le pardon est toutefois nécessaire pour continuer à vivre malgré les atrocités, mais il doit falloir du temps et un sacré travail sur soi-même... J’imagine qu’il faut comme dit Nicolas (de manière vachement, plus mieux bien +++ ;-) ) trouver l’humanité de la personne et donc de ne pas s’arrêter à ce qui a fait son inhumanité… Mais comme cela doit être difficile quand il s’agit de ton gosse ou de celui (ou celle) que tu aimes !

  • C'est ça ! Je suis apprenti juriste o_O Mais dans quinze jours exactement, je ne serai qu'un vacancier désireux de disserter sur des sujets bien plus passionnants ! ^^ J'peux quand même revenir d'ici-là, ça mange pas de pain :)

  • Le pardon n'est pas nécessaire à la guérison; encore faut-il qu'il soit demandé pour être donné. Avant le pardon, il est nécessaire de sortir sa colère. C'est cela qui est guérissant. Donner un pseudo-pardon trop tôt, c'est comme enfermer une bombe dans une cocotte-minute pleine de clous.

  • Je ne parlais pas de "pseudo-pardon", Majorette....
    Quant à la colère, il faut aussi du temps pour en sortir... ;-)

  • Majorette dit des trucs très justes. J'y souscris totalement. Si nous sommes appelés au pardon, c'est dans la mesure de nos aptitudes. Pour utiliser le vocabulaire juridique, nous avons une obligation de moyens, pas une obligation de résultat. Le pardon est une affaire de volonté mais pas que. Un pardon trop vite donné est un mensonge. Le pardon ne sera jamais l'oubli. Le pardon vient cicatriser et pas effacer.

  • Je plussoie totalement et sans réserve le monsieur au-dessus.
    ;-)

  • Il me semble que c'est aussi ce que j'ai dit.... je dois bien mal m'exprimer alors ! ;-(

    Je n'ai jamais dit que c'était facile, je n'ai jamais prétendu que tout le monde y arrivait....

    Je n'ai jamais dit que cela se faisait rapidement...

    Il est bien évident que pardonner n'est pas oublier !
    Les blessures peuvent se refermer mais il est certain que les cicatrices restent...

    Je suis d'accord, moi aussi, en tous points et sans réserve, avec ce que dit le monsieur au-dessus ! ,-)...

    Mais je ne suis ni juriste, ni psy... c'est donc mon très humble avis ! ;-)

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