Charles Juliet
«...Écrire pour panser mes blessures. Ne pas rester prisonnier de ce qui a fracturé mon enfance. Écrire pour me parcourir, me découvrir. Me révéler à moi-même.
... Écrire pour déterrer ma voix.
Écrire pour me clarifier, me mettre en ordre, m'unifier. »
Charles Juliet
A la recherche d’une rime pour tenter de trouver une réponse à la poésie de Solidésir et « lambeaux » tombe, sanctionnant mon texte….(Sol le réutilisera de façon judicieuse...) ;-)
Et puis, le mois prochain, une rencontre avec Brigitte Giraud est programmée pas très loin de chez moi. J’ai bien envie d’y aller. Cette femme est sympathique, je l'ai rencontrée, il y a quelques années, j'apprécie son écriture, ses bouquins. Le programme parle de « parcours croisés ». Je ne connais pas l’autre écrivain invité, il me faut donc le découvrir avant la soirée.
Il est prolifique ! Je cherche et mes yeux se posent sur « lambeaux » ce titre me parle. ;-)
Au croisement de ces chemins, Charles Juliet !
Né à Jujurieux ! Je connais ce petit pays dans l’Ain. Je le traverse (et m’arrête souvent à une pâtisserie pour y acheter une excellente tropézienne… comme quoi ;-))…. et continue un peu la route, jusqu’à bout de cette dernière pour passer des week-ends « à la campagne » dans un agréable petit bled paumé…. Il n’y a pas si longtemps on pouvait y acheter du lait bourru, mais il n’y a plus beaucoup de vaches. Alors restent les œufs frais, et leur «vin blanc » moins connu que le Cerdon, mais tout aussi bon ! (Je le préfère au champagne).
Enfin revenons à nos bouquins…. Amusant cette impression d’être « harponnée » par cet auteur… c’est même vraiment agréable !
Hier soir, j’ai commencé Lambeaux, il m’a été difficile d’en sortir, trop envie de le dévorer d’un coup et puis non, je voulais le finir ce soir, pas tout d’un coup, histoire d’en garder quelques pages, d’en avoir encore un peu, plus tard… et là, à 21 h, je vous abandonne lâchement pour me laisser porter par cette plume. J’adore !
C’est un livre autobiographique…court, touchant, écrit à la seconde personne du singulier.
Une très belle écriture, simple, juste, précise, dépouillée, pudique.
Une histoire émouvante, vraie…
V'là donc mon dernier coup de foudre ;-)
Commentaires
Je ne connais pas du tout, mais la citation que tu mets me percute franchement !!!
Un petit conseil de bouquin à acheter ?
Oui, Tommie.... De très belles pages sur la nécessité d’écrire, ce besoin vital qui s’impose, dévorant, exigeant, besoin de toucher le fond pour se découvrir, fouiller au plus profond de soi pour se connaître, mettre au jour le "vrai", le plus authentique. « Etre soi-même ne vient pas de soi » dit-il…
Pour te donner encore plus envie de le lire, voilà une jolie confession - citation de Lambeaux de Charles Juliet :
… Trois chemins te barrent le chemin de l’écriture.
La violence de tes émotions. Dès que le souvenir que tu en as gardé les ressuscite, le flot se libère, ton esprit se brouille, ton langage se désarticule, les mots eux-mêmes restent enlisés dans la gangue où ils dorment, et c’est comme une main qui se ferme sur ta gorge. Si tu voulais à toute force donner une idée de ton état, il te faudrait bégayer, te mettre à geindre.
Ton trop grand désir de bien faire. Comparée à tes moyens, une exigence bcp trop haute. Tous ces textes mort-nés, parce qu’avant même d’en consigner le premier mot, tu étais convaincu qu’ils seraient par trop inférieurs à ce que tu aurais voulu réaliser.
L’admiration passionnée que tu portes à ces écrivains qui t’ont subjugué, parfois aidé à trouver ta voie. Que dire après eux ? Qu’ajouter à ce qu’ils ont su si bien exprimer ? Chacune de leurs pages t’a renvoyé à ta médiocrité. T’abstenir d’écrire serait une manière de leur rendre hommage.
Ta voix écrasée.
Tu voudrais abandonner. Mais un besoin te possède. Il est si impérieux que tu te sens impuissant à le combattre. Tu ne peux ni écrire ni renoncer à l’écriture. Une situation proprement infernale.
….
P 136
"Tu voudrais abandonner. Mais un besoin te possède. Il est si impérieux que tu te sens impuissant à le combattre. Tu ne peux ni écrire ni renoncer à l’écriture. Une situation proprement infernale. "
Je me sens tellement dans ce cas-là !!!
Merci, ça me donne vraiment envie, je vais me commander ça.
De son livre "Lambeaux" j'ai écrit à quelqu'un que je n'avais jamais lu une plume qui saigne autant...
Charles Juliet est intervenu l'année dernière dans un collège de la Croix Rousse, je l'ai su lorsque j'ai voulu inscrire mon fils dans cet établissement. Tu vois Chris j'ai toujours un pied là-bas même si j'habite dans un autre quartier de Lyon.
Et je suis revenue ;)
Merci Silence...
Moi aussi j'ai quitté la Croix-Rousse de mon adolescence. Je me suis un peu éloignée en banlieue, mais je crois qu'il me serait difficile d'habiter loin de cette ville...
Tu as raison pour la plume de Charles Juliet, c'est tout à fait cela, surtout dans ce livre bouleversant ! Je crois que je n'en suis pas sortie indemne, le signe d'un livre qui marque une vie, non ? ;-)
Je viens de terminer "'L'année de l'Eveil" - (Grand Prix des lectrices de Elle en 1989, cela ne change rien et n'est pas un argument, mais je trouve que c'est tout de même mérité) et puis aussi "Dans la lumière des saisons" et "Carnets de Saorge", je commence "L'inattendu"....
J'aime sa pudeur, sa douceur, sa violence, son dépouillement, sa justesse.
Pour info :
Rencontre avec Charles Juliet ( Lambeaux ) à la médiathèque de Décines, à l'occasion de journées autour des Ecrits de l'intime.
Parcours croisés: Charles Juliet et Brigitte Giraud, le vendredi 16 novembre à 20h30
Médiathèque de Décines, Le Toboggan, 14 avenue Jean Macé, 69 Décines.
www.mediatheque-decines.fr
http://www.pol-editeur.fr/agenda/fiche.asp?num=1769
Je suis très émue d'apprendre que Charles Juliet sera à Décines demain, je vais faire mon possible pour aller à sa rencontre... Tu penses y aller Chris ?
Je prends note des livres que tu suggères en lecture, j'espère pouvoir les lire. Pour ma part je fais énormément de pub pour Alessandro Baricco et ses oeuvres dont "Océan mer" "Château de la colère" " City" "Soie" et "Novecento:pianiste". Une écriture singulière qui interpelle au plus profond de soi...
D'autres choses à dire, mais plus tard...
Pour rien au monde je ne raterais une telle rencontre, et si en plus cela me permet de te passer un petit bonjour en "direct live" j'en serais ravie. Pour convenir de cela, tu peux m'envoyer un mail à krisdeblog@free.fr.
Pour Alessandro Barrico, il faudrait que je fasse un article aussi sur cet auteur.
j'ai lu Océan mer, Soie et Novecento pianiste, j'ai adoré. ;-)
Très agréable soirée,
- le sourire de Brigitte Giraud et sa pertinence,
- les mots de Charles Juliet. En vrai, il est comme dans ses livres.... Il a un charme fou cet homme là, et - la gentillesse de Silence que j'ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer.
Comme il est difficile de partir, dans ces moments-là !
Comme on aimerait en vivre plus souvent !
Inoubliable en effet...
Hier après-midi je suis passée à la bibliothèque reporter des livres pour ma fille. J'en ai profité pour me réinscrire et faire un petit tour au rayon poésie. J'avais deux noms en tête : Bobin et Juliet. Il n'y avait pas grand-chose, deux livres pour chaque auteur. J'ai donc emporté "L'Enchantement simple" et "L'Eloignement du monde" (qui se trouve aussi dans L'Enchantement simple...) pour le premier et "Bribes pour un double", "L'autre chemin" pour le second.
J'ai emporté aussi un livre de Dominique Fernandez dont j'aime beaucoup l'écriture. Je pense que tu ne le connais pas encore, Kris...
L'enchantement simple... rien que le titre c'est du pur Bobin ! J'ai bien aimé ce petit bouquin...
Par contre je n'ai pas encore lu ceux de Charles Juliet dont tu parles... Chouette, il m'en reste encore plein à lire... ;-)
Et je ne connais pas Dominique Fernandez ! C'est dans ma liste ! ;-) Un titre PPR ?
Charles Juliet rencontrera ses lecteurs samedi 15 mars à Lyon...
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Excellent travail, merci pour vos conseils et je suis entièrement d'accord avec vous. Hum voilà, oui votre article est vraiment excellent, il me faut maintenant découvrir le reste de votre blog ! PS : Pardon pour les éventuelles fautes, n'étant en effet pas francophone, j'ai utilisé un outil de traduction en ligne.