UA-72474343-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

maladie

  • Ateliers d'écriture -"un carnet à spirales"

    8441ffdbe3c991b67a77e2d9682a5e56.jpgMais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
    Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
    Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
    Sans que rien manque au monde immense et radieux !

    Soleil couchants - Victor Hugo

    Un sujet : un carnet à spirales….  et votre texte devra absolument se terminer par le bout de phrase suivante : c'est pas croyable comme tout disparaît...

     

     

    Voilà il me faut te dire adieu !
    A toi le carnet à spirales du tiroir de la table de nuit.
    Je suis comme une gamine qui tient son journal.
    Tu as été le compagnon fidèle, mon confident,
    me permettant de coucher sur le papier
    ma détresse, ma souffrance, ma déchéance…
    Etait-ce un moyen de mettre à distance
    ou de préserver quelque peu ceux que j’aime.

    Yves est venu me voir tout à l’heure…
    Fidèle à notre histoire,
    A notre amour.
    Mais il n’y a plus rien de la femme qu’il a aimée,
    Plus rien de ce regard malicieux qui le faisait chavirer,
    Plus cette odeur de vanille dont il disait raffoler…
    Plus ce grain de peau qui le faisait bander…

    Même le regard de nos enfants a changé.
    Ils cherchent désespérément ce qui reste de leur maman
    dans cette enveloppe qui leur fait peur.
    Tu parles, je suis chauve, maigre, moche et je pue…
    Plus rien de rassurant,
    Peut-être un peu la voix…
    Mais je sens bien qu’ils sont désemparés.

    Marre de cette descente aux enfers,
    Marre d’attendre.
    Je leur ai dit que je voulais que ça cesse
    Que ce n’était plus la peine…
    Le docteur a pensé que c’était un coup de blues.
    Non, je suis encore lucide, encore parfois,
    Quand le traitement ne me shoote pas trop.

    Je ne veux plus voir le jour se lever,
    Il est trop douloureux de se souvenir de la vie,
    De ne plus supporter les sourires ou des rires…
    Et de ne plus rien attendre dans ce lit.
    A quoi bon ?
    J’ai l’impression d’entraîner tout le monde dans ma chute
    Alors que c’est ma fin de vie à moi !

    Ma décision est prise, demain je ne serai plus.
    Je veux mourir, doucement... tout à l’heure…
    Je pars parce que j’aime trop la vie et
    Qu’il ne m’est plus possible de rester…
    Mais je veux que vous sachiez que je vous ai aimés…
    Je veux que mes enfants puissent penser,
    c'est pas croyable comme tout disparaît…