Atelier d'écriture -"barbapapa"
Une consigne :
Evoquer comme bon vous semblera la "Barbe à papa" ou "barbapapa.
A l’automne, nous attendions le jour où maman nous dirait « ça y est, la vogue aux marrons est arrivée ».
Pour nous c’était comme la fête au village dans notre quartier de la Croix-Rousse ! De la musique, du monde, des odeurs, une ambiance bien particulière et puis des tours de manège… Nous retrouvions avec plaisir certains gens du voyage. Et puis, c’était le retour de la pêche à la ligne, des chevaux de bois, des autos tamponneuses, du stand de tir qui exposait de gigantesques peluches. Un nain tenait un stand de jeux divers. Ce petit homme me fascinait, il revenait toutes les années.
Maman venait nous chercher à l’école et nous faisions donc notre tour à la vogue. Je n’hésitais pas sur le choix du manège. Mon dévolu tombait systématiquement sur celui qui me permettait de chevaucher une petite moto, puis d’être au volant du camion de pompier, de piloter un petit avion rouge… ce n’était pas tellement le choix du moyen de transport ; mais plutôt la possibilité de gagner un tour gratuit. En effet, il suffisait d’attraper le genre de plumeau qui voltigeait au milieu des enfants, de le rendre triomphalement au forain qui nous autorisait alors à remonter !
Puis maman s’achetait un cornet de marrons chauds que nous partagions. J’aimais cette odeur de grillé, c’était chaud, mais difficile à décortiquer. L’excellent fruit charnu se méritait. Ma petite sœur les yeux gourmands se régalait d’une barbe à papa toute rose qui sentait bon. Quant à moi, je me léchais les babines de toute la crème déposée sur mes lèvres en mordant à pleines dents une gaufre à la Chantilly.
Je retourne parfois à la vogue aux marrons avec ma petite nièce. Je ne retrouve rien de tout ce qui m’enchantait. Encore un coup du « bon temps qui n’est plus… ».
Moins de forains, plus d’ambiance festive, peu de vendeurs de marrons… et pourtant j’ai l’impression de me retrouver dans la joie, la magie et l’émerveillement de cette petite fille.